"Il est temps de mettre fin à l'intolérance", a proclamé le sénateur du Vermont au cours de cette rencontre organisée par la mosquée Masjid Muhammad, en présence d'un rabbin, d'un imam, d'un aumônier musulman de l'armée, d'un pasteur et du représentant démocrate Keith Ellison, premier élu musulman au Congrès.
Ces déclarations font suite aux propos du prétendant à la Maison Blanche Donald Trump, qui a demandé à ce que l'entrée aux Etats-Unis soit temporairement interdite aux musulmans. Les propos du milliardaire n'ont pas entamé sa popularité: il caracole en tête des intentions de vote pour la primaire républicaine.
"Les démagogues comme Donald Trump veulent nous diviser", a dénoncé devant une trentaine de fidèles Bernie Sanders, qui a également fait référence aux propos controversés du milliardaire sur les Mexicains. En juin, le magnat de l'immobilier avait soutenu que les Mexicains envoyaient aux États-Unis des criminels et "des violeurs".
"Il ne faut pas oublier ce qui s'est passé avec l'idéologie raciste des Nazis, des millions et des millions de personne sont mortes, dont des membres de ma famille", a rappelé Bernie Sanders, qui est de confession juive.
La mosquée où il s'est exprimé, bâtie au milieu des années 1930, est le premier lieu de culte musulman construit dans la capitale américaine.
"Il est important de montrer que nous ne sommes pas séparés des autres communautés. Nous n'avons pas la même religion mais nous habitons dans le même quartier, nous rompons le pain ensemble", a expliqué Carole Mumin, une fidèle qui fréquente cette mosquée depuis plus de 30 ans, et ancienne employée de la Maison Blanche.
Cette dernière prétend d'ailleurs avoir été le premier employé musulman de la Maison Blanche. "Je me suis convertie sous (Jimmy) Carter, président de 1977 à 1981", précise-t-elle.
Keith Ellison, représentant démocrate du Minnesota (nord) et le premier élu musulman du Congrès, a tenu à remercier Sanders pour son courage, quand "l'intolérance est en tête dans les sondages". Après la table ronde, il a dit devant des journalistes espérer que d'autres candidats, comme Hillary Clinton, iraient s'exprimer dans des lieux de culte musulmans.
La candidate démocrate et ancienne Première dame des États-Unis a condamné les propos de Donald Trump en les qualifiant de "honteux" et "dangereux". Elle s'était également adressée aux Américains musulmans, en se déclarant "fière" d'être leur concitoyenne.