En août, le taux de chômage est tombé à 8,4%, contre 10,2% en juillet. C'est bien mieux qu'anticipé par les analystes, qui le voyaient rester proche de 10%.
"Supers chiffres de l'emploi! 1,37 million d'emplois créés en août", a réagi le président républicain sur Twitter. "Le taux de chômage tombe à 8,4% (Wahou, tellement mieux qu'attendu!). Repassé sous les 10% bien plus vite et plus fort que prévu", a-t-il lancé.
Il s'agit de l'avant dernier rapport sur l'emploi avant les élections de novembre.
Pour l'heure, beaucoup d'emplois recréés restent précaires, et nombre de chômeurs pourraient ne pas retrouver d'emploi avant longtemps.
Et parmi les 1,4 million d'emplois créés, un grand nombre sont temporaires puisqu'il s'agit d'embauches dans le cadre du recensement.
Le département du Travail fait également état de "gains d'emplois notables (...) dans le commerce de détail, les services professionnels et aux entreprises, les loisirs et l'hôtellerie, et dans les services d'éducation et de santé".
"C'est un grand jour pour l'Amérique", a renchéri le vice-président Mike Pence, assurant que "le retour de l'Amérique est lancé".
Les créations d'emploi, pourtant, ont ralenti par rapport au 1,8 million de juillet et au record de 4,8 millions en juin, alors que 20,5 millions d'emplois avaient été détruits au seul mois d'avril.
De plus, le niveau reste bien loin de celui d'avant la pandémie, en février: le marché de l'emploi comptait 11,5 millions d'emplois supplémentaires comparé à aujourd'hui.
"La forte baisse du taux de chômage est encourageante mais (le niveau) reste élevé. Le nombre d'emplois détruits de façon permanente augmente, ce qui est préoccupant", a commenté Rubeela Farooqi de High Frequency Economics.
En effet, 534.000 personnes qui étaient au chômage temporaire sont désormais au chômage permanent, leur employeur n'étant pas en mesure de les réembaucher.
Par ailleurs, beaucoup d'emplois recréés restent précaires: le nombre de personnes en temps partiel subi a diminué par rapport à juillet, mais ils sont encore 3,3 millions de plus qu'en février à ne pas être en mesure de travailler à temps plein.
Le taux de chômage avait bondi en avril, culminant à 14,2% à cause des mesures de confinement face à la pandémie. En deux mois, il était passé d'un plus bas en 50 ans à un plus haut en 80 ans.
L'activité économique avait ensuite redémarré en fanfare à la fin du printemps, avant de souffrir d'une recrudescence des cas de Covid-19 dans le pays entre fin juin et la mi-août, avec des pics de 70.000 contaminations par jour.
Elle peine désormais à maintenir le rythme. Et chaque semaine, plusieurs centaines de milliers d'Américains continuent à s'inscrire au chômage.
- Rentrée scolaire virtuelle -
Beaucoup d'économistes, à l'instar de ceux de la Banque centrale américaine (Fed), s'inquiètent désormais du chômage de longue durée.
Au-delà de six mois de chômage, il devient difficile de retrouver un emploi, a expliqué à l'AFP William Spriggs, chef économiste de l'AFL-CIO, la plus grande fédération américaine de syndicats.
C'est également la durée maximale de versement des allocations chômage, dont les montants et la durée varient selon les Etats.
Alors que la rentrée scolaire se fait virtuellement pour beaucoup d'écoliers américains, de nombreuses femmes pourraient pâtir de cette situation, forcées de quitter le marché du travail pour s'occuper des enfants, dont la salle de classe est désormais la maison.
Leur retrait du marché du travail pourrait ainsi faire artificiellement baisser le taux de chômage.
La reprise économique est également menacée par l'échec des négociations entre la Maison Blanche et les démocrates du Congrès sur un nouveau plan d'aide aux ménages, entreprises, écoles et collectivités locales.
Des millions d'Américains sans emploi, ou dont les revenus ont chuté, ont ainsi perdu depuis début août une aide supplémentaire de 600 dollars par semaine.
Elle avait pourtant largement permis à l'économie américaine de redémarrer, en stimulant son moteur principal: la consommation.
"Les 600 dollars soutenaient la consommation des 75% les plus pauvres", détaille encore William Spriggs, craignant "sans cet argent", de voir "un effondrement" de l'économie.
Donald Trump a signé un décret pour la remplacer temporairement, à hauteur de 400 dollars par semaine. Les Etats doivent mettre la main à la poche, ce que certains ont refusé, empêchant leurs habitants d'en bénéficier.