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Un ministre de Trump provoque un tollé en associant les esclaves à des immigrés


Le ministre du Logement de Donald Trump, Ben Carson, Baltimore, le 1er mars 2016
Le ministre du Logement de Donald Trump, Ben Carson, Baltimore, le 1er mars 2016

Le ministre du Logement de Donald Trump, Ben Carson, qui est lui-même noir, a déclenché un tollé lundi en affirmant que les esclaves ramenés d'Afrique étaient des "immigrés" qui avaient "un rêve" américain.

"C'est ça l'Amérique: une terre de rêves et d'opportunités", a déclaré le ministre lors d'un discours devant les fonctionnaires de son ministère, le jour de l'adoption par l'administration Trump d'un nouveau décret migratoire.

"Il y a eu d'autres immigrés qui sont venus ici au fond de bateaux d'esclaves, qui ont même travaillé plus longtemps et plus dur et pour moins", a ajouté M. Carson.

Habitué des sorties hasardeuses, l'ancien neurochirurgien a poursuivi: "Mais eux avaient aussi le rêve qu'un jour leurs fils, leurs filles, leurs petits-fils, leurs petites-filles, leurs arrière-petits-fils, leurs arrière-petites-filles puissent trouver la richesse et le bonheur sur cette terre".

"Des immigrés ???", a aussitôt réagi sur Twitter la grande organisation de défense des droits des Noirs, la NAACP.

Ces remarques sont "tragiques, choquantes et inacceptables", a estimé pour sa part le Anne Frank Center USA, qui fait vivre la mémoire de la jeune fille juive, morte en déportation.

"Non, monsieur Carson, les esclaves n'ont pas immigré en Amérique. Ils ont été amenés ici violemment, contre leur volonté, et ont vécu ici privés de liberté", a poursuivi le centre.

Pour le ministère du Logement, les très nombreuses réactions outrées et les condamnations dans les médias américains relèvent de "la plus cynique interprétation" des propos du ministre.

"Personne ne croit sincèrement qu'il met au même niveau immigration et servitude involontaire", a justifié le ministère.

Le Dr Ben Carson, ancien rival malheureux de Donald Trump aux primaires du parti républicain, n'en est pas à sa première déclaration outrancière.

En 2013, il avait affirmé que la réforme du système de santé Obamacare était "la pire chose qui soit arrivée à ce pays depuis l'esclavage". "Et c'est, d'une certaine façon, de l'esclavage, car cela nous asservit tous à l'Etat", avait-il ajouté.

Avec AFP

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