Dans une décision prise à la courte majorité de cinq juges conservateurs contre quatre juges progressistes, la haute cour a donné raison à l'Ohio, Etat du Midwest où les républicains au pouvoir ont pris des mesures pour radier les personnes qui ne votent pas régulièrement, sous le prétexte d'actualiser les fichiers et de lutter contre la fraude.
Rien qu'en 2015, des centaines de milliers de résidents ont ainsi été privés de la faculté de choisir leurs élus dans l'Ohio.
En pratique, quiconque ne votant pas durant deux ans reçoit de son bureau de vote une demande de confirmation d'adresse. Si la personne ne répond pas, ou si elle continue à ne pas voter durant quatre ans, elle est radiée des listes, sous la présomption qu'elle n'habite plus là.
Dans les faits, sont mis sur la touche de nombreux militaires de retour de mission, des habitants soumis aux aléas économiques, notamment ceux ayant de longues heures de travail.
Les restrictions au droit de vote alimentent un gros contentieux aux Etats-Unis.
En plus de l'Ohio, six Etats ont adopté un plan permettant d'expurger leurs listes électorales des électeurs occasionnels: la Géorgie, le Montana, l'Oklahoma, l'Oregon, la Pennsylvanie et la Virginie occidentale.
En face, douze Etats dont celui de New York et la Californie, plus la capitale fédérale Washington, ont pris position contre ces purges.
Le gouvernement de Donald Trump, effectuant un revirement à 180 degrés par rapport à celui de M. Obama, a pris fait et cause pour l'Ohio.
Cette controverse s'aiguise à l'approche des élections de mi-mandat en novembre, qui décideront si M. Trump conserve sa majorité républicaine au Congrès.
Avec AFP