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Patch prometteur contre l'allergie à l'arachide et à d'autres aliments


La firme française de biotechnologie DBV Technologies a mis au point le premier patch efficace contre l'allergie à l'arachide, selon les résultats définitifs d'une étude clinique présentés ce weekend aux Etats-Unis, une approche également très prometteuse contre d'autres allergènes alimentaires.

Ce timbre épidermique appelé Viaskin a permis de réduire de 98% le risque de choc allergique exacerbé pouvant être mortel, montre un suivi de cette étude menée pendant trois ans dans un groupe de patients de quatre à onze ans.

Il est estimé que 2% des enfants sont allergiques aux cacahuètes aux Etats-Unis, allergie alimentaire la plus fréquente dans ce pays où la population est friande de cet aliment. Et leur nombre a augmenté de 50% depuis la fin des années 1990, ont déterminé les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

En France, la prévalence de cette allergie représenterait de 0,3 % à 0,75 % de la population.

"Ces résultats sont extrêmement encourageants" puisque 83,3% des participants ont pu décupler la quantité d'arachide qu'ils pouvaient consommer, a précisé le Dr Pierre-Henri Benhamou, cofondateur et PDG de DBV Technologies, dans un entretien téléphonique avec l'AFP.

"Il s'agit du premier patch de désensibilisation et de guérison à une allergie alimentaire", a-t-il relevé, affirmant qu'avant "il n'existait pas vraiment de traitement contre ce type d'allergènes".

La Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine des produits alimentaires et pharmaceutiques, a octroyé le statut de percée thérapeutique à ce patch ouvrant la voie à un processus accéléré d'autorisation de mise sur le marché, peut-être dès 2018.

Ce patch est basé sur une découverte montrant qu'il est possible d'agir sur le système immunitaire par la peau.

Le timbre contient un extrait très concentré de protéine d'arachide, 250 microgrammes, qui est diffusé dans l'épiderme sans passer dans le sang, évitant le risque de choc allergique pour le patient tout en le désensibilisant progressivement.

"Le but n'est pas de pouvoir manger un paquet de cacahuètes mais de réduire suffisamment la sensibilité pour éviter une réaction potentiellement mortelle en cas de consommation accidentelle d'arachide dans une sauce ou un plat", a expliqué le Dr Benhamou, qui a précisé que l'allergie sévère à cet aliment est responsable de plusieurs milliers de chocs anaphylactiques par an aux Etats-Unis dont 150 sont mortels.

Les chercheurs ayant effectué l'essai clinique de phase 2, dont un suivi de plusieurs mois avec 28 enfants de 4 à 11 ans, ont présenté dimanche les données définitives au Congrès de l'American Academy of Allergy, Asthma and Immunology réuni à Atlanta (Géorgie).

Ces données représentent trois ans d'étude, soit la durée totale du traitement qui consiste à porter le patch en permanence et à le changer tous les jours.

Les résultats de l'essai clinique de phase 3, dernière étape avant la commercialisation, seront connus à l'automne 2017, a indiqué le Dr Benhamou. Selon lui, ce traitement représenterait un marché d'un milliard et demi de dollars environ. "Ce patch a un potentiel de blockbuster", a-t-il dit.

Le marché de traitement des allergies alimentaires est encore plus étendu puisqu'on estime entre 6 à 8% la population en Europe et aux USA qui en souffre. Les proportions sont probablement du même ordre en Chine et au Japon, selon le PDG de DBV Technologies.

Ainsi une allergie au lait affecte 2% des enfants et 1% des adultes, a-t-il ajouté, citant également les allergènes dans les oeufs, le blé, le soja et les fruits de mer.

Pour les produits laitiers, la firme française a déjà mis au point un patch déjà testé dans un essai clinique de phase 2 chez des enfants dont les résultats sont similaires à ceux obtenus pour l'arachide et prépare un timbre de désensibilisation à l'allergène dans l'oeuf qui pose des problèmes surtout dans les populations en Asie.

Une autre approche pour éviter les allergies à l'arachide consiste à faire consommer très tôt aux nourrissons des aliments en contenant.

En janvier, l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) avait recommandé de faire consommer régulièrement des cacahuètes aux enfants dès l'âge de quatre mois et ce jusqu'à cinq ans.

Une étude menée par ce même institut montrait que cela permettait de réduire de 81% le taux d'allergie chez les enfants.

Avec AFP

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