Cette baisse équivaut à une réduction de 2,1 millions de décès entre 1991 et 2014, précise ce rapport annuel de l'American Cancer Society (ACS) publié jeudi dans la revue médicale CA (Journal for Clinicians).
Les auteurs pointent aussi une très forte baisse de la mortalité pour les quatre principaux cancers : ainsi le taux de décès dus au cancer du poumon a plongé de 43% entre 1990 et 2014 chez les hommes et de 17% de 2002 à 2014 chez les femmes.
Chez ces dernières, la mortalité due au cancer du sein a diminué de 38% entre 1989 et 2014. La baisse est encore plus spectaculaire pour le cancer de la prostate pour les hommes, qui a atteint 51% de 1993 à 2014, et pour le cancer colorectal, qui a aussi plongé de 51% entre 1976 et 2014 chez les deux sexes.
Selon le rapport de l'ACS, il y aura 1,68 million de nouveaux cas de cancer aux Etats-Unis en 2017 et plus de 600.000 décès résultant de cette maladie.
La fréquence du cancer au cours des dix dernières années est restée stable parmi les femmes et a diminué de près de 2% par an parmi les hommes tandis que le taux de mortalité de cette pathologie a baissé d'environ 1,5% annuellement chez les deux sexes.
Le rapport pointe aussi qu'hommes et femmes sont très inégaux face au cancer. Toutes formes confondues, la fréquence de cette pathologie est 20% plus grande chez les hommes et le taux de mortalité 40% supérieur.
Cette différence s'explique surtout par les facteurs de risque affectant chacun des deux sexes.
Ainsi, le cancer du foie, extrêmement agressif, est trois fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. Cela reflète en partie un plus grand taux d'infection par le virus de l'hépatite C parmi les hommes, souvent lié à des relations sexuelles non protégées, et aussi le fait que ces derniers sont davantage affectés par le tabagisme et des abus d'alcool.
- Réduction des disparités raciales -
Les plus fortes disparités entre les deux sexes sont constatées pour les cancers de l'oesophage, du larynx et de la vessie, dont la fréquence et la mortalité sont quatre fois plus grandes chez les hommes.
L'incidence du mélanome, un cancer agressif de la peau, est également 60% plus élevée parmi ces derniers et la mortalité qui en résulte est deux fois plus importante que chez les femmes.
En revanche, les disparités raciales en termes de mortalité liée au cancer continuent à se réduire.
Le risque accru de mourir de cette maladie chez les hommes noirs par rapport aux Blancs a été réduit par plus de deux depuis 25 ans, passant de 47% en 1990 à 21% en 2014, selon ce rapport.
Chez les femmes noires ce risque supplémentaire est tombé d'un pic de 20% en 1998 à 13% en 2014.
Bien que le taux de décès par cancer restait 15% plus élevé en 2014 chez les Noirs aux Etats-Unis que parmi les Blancs, un accès accru à la prévention et aux soins a largement contribué à cette amélioration.
Le raport cite notamment le régime d'assurance maladie mis en place en 2010 à l'initiative du président Barack Obama pour étendre la couverture médicale à des millions d'Américains.
De 2010 à 2015, la proportion des Noirs dépourvus de couverture santé a été réduit de moitié, tombant 21% à 11%. Chez les Hispaniques, autre groupe ethnique socialement défavorisé, ce taux est tombé de 31% à 16%.
"Maintenir ces succès nécessitera davantage de recherche clinique et fondamentale pour améliorer la détection précoce des tumeurs et leur traitement, ainsi que de nouvelles stratégies pour encourager des modes de vie plus sains dans le pays", explique le Dr Otis Brawley, responsable médical de l'ACS.
La médecine personnalisée, qui permet de combattre les tumeurs en fonction de leurs caractéristiques génétiques, et l'immunothérapie, qui mobilise le système immunitaire pour détruire les cellules cancéreuses, représentent les deux grandes avancées de ces dernières années en cancérologie avec des résultats impressionnants, notamment contre le mélanome.
Avec AFP