L'annonce est intervenue quelques heures après le sommet entre les présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine à Helskini, où M. Trump a semblé exonérer son homologue des accusations de la justice américaine sur l'ingérence de Moscou dans la présidentielle de 2016.
Mariia Butina, 29 ans, est accusée d'avoir agi "en tant qu'agente d'un responsable d'un gouvernement étranger" pour "infiltrer des organisations" politiques "en vue de promouvoir les intérêts de la Fédération de Russie", détaille l'acte d'accusation, qui fait référence à une "organisation militant pour le droit au port d'arme".
La jeune femme n'aurait pas révélé officiellement, comme le requiert la loi, qu'elle travaillait pour le gouvernement russe.
Mariia Butina a comparu lundi devant un tribunal de Washington, au lendemain de son arrestation.
Entrée aux Etats-Unis en 2016 pour suivre des cours à l'Université américaine (UA) dans la capitale fédérale, elle est accusée d'avoir travaillé entre 2015 et 2017 pour un haut responsable du gouvernement russe, identifié par la presse américaine comme Alexandre Torchine.
Ce responsable politique et banquier proche du président Poutine est sous le coup de sanctions américaines. Il serait également "membre à vie" de la National Rifle Association (NRA), le premier lobby des armes américain, largement favorable au parti républicain.
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En mai 2016, M. Torchine avait rencontré Donald Trump Jr., le fils aîné du président américain, lors d'un évènement organisé par la NRA.
Mariia Butina aurait aussi été, selon la presse américaine, membre d'une organisation pro-armes russe, le "Droit aux armes". Sur les réseaux sociaux, la jeune femme aux longs cheveux roux apparaît souvent l'arme à la main. Elle a aussi été photographiée avec l'ancien président de la NRA, David Keene, et le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker.
Selon l'accusation, Mariia Butina et Alexandre Torchine ont tenté de développer des relations avec des responsables politiques américains pour créer des "canaux officieux" de communication qui pourraient "être utilisés par la Fédération de Russie pour pénétrer dans l'appareil décisionnaire national".
Il s'agissait d'assister aux conférences de la NRA pour établir des contacts avec des responsables républicains ou d'organiser des dîners "d'amitié et de dialogue" en vue de favoriser une "diplomatie informelle" pour réchauffer des relations très tendues entre les deux puissances.
L'administration Trump est embarrassée depuis plus d'un an par une enquête sur l'ingérence de la Russie dans l'élection de novembre 2016. Le procureur spécial Robert Mueller tente également de déterminer s'il y a eu collusion entre l'équipe de campagne de M. Trump et des responsables russes pour favoriser la victoire du candidat républicain. Aucune preuve de collusion n'a été révélée et Donald Trump dénonce une "chasse aux sorcières".
Avec AFP