Le Zimbabwe a convoqué lundi l'ambassadeur américain à Harare pour dénoncer des commentaires de la Maison Blanche accusant le pays africain de tirer profit des manifestations contre les violences policières et le racisme aux Etats-Unis.
Plusieurs villes américaines, dont la capitale Washington, ont été placées sous couvre-feu après plusieurs nuits d'émeutes suscitées par la mort aux Etats-Unis à Minneapolis d'un homme noir, George Floyd, étouffé par un policier blanc lors de son arrestation.
Dimanche, le conseiller pour la sécurité nationale du président américain Donald Trump, Robert O’Brien, a dénoncé les commentaires critiques de la Chine, la Russie, l'Iran et le Zimbabwe sur cette affaire, les qualifiant "d'adversaires étrangers". C'était lors de l'émission This Week présentée par George Stephanopoulos sur la chaîne ABC.
Mécontent de ses propos, Harare a "convoqué l'ambassadeur américain", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère zimbabwéen des Affaires étrangères, James Manzou. "Il est en ce moment en réunion avec le ministre", a-t-il ajouté.
Dès lundi matin, un haut responsable du régime de Harare a qualifié sous couvert d'anonymat de "farce" les déclarations de M. O'Brien, dans le quotidien d'Etat The Herald.
"Le Zimbabwe ne se considère pas comme un adversaire de l'Amérique", a pour sa part tweeté le secrétaire à l'Information du gouvernement zimbabwéen, Nick Mangwana.
Les Etats-Unis maintiennent depuis près de vingt ans des sanctions contre quelque 100 personnes et entités juridiques zimbabwéennes, dont l'actuel président Emmerson Mnangagwa, en réponse à la répression sanglante infligée aux opposants.
Les relations entre Harare et Washington restent depuis extrêmement tendues, malgré la chute de Robert Mugabe et l'arrivée au pouvoir de M. Mnangagwa en 2017.
En mars, les Etats-Unis ont prolongé d'un an leurs sanctions contre le Zimbabwe, à cause notamment des "meurtres extra-judiciaires et viols" commis par les forces de sécurité de ce pays d'Afrique australe.