Le gouvernement congolais a annoncé avoir nettoyé de toute présence rebelle la ville d'Uvira, voisine du Burundi dans l'est de la République démocratique du Congo où des combats ont opposé le matin l'armée à des miliciens.
"La cité d'Uvira est nettoyée de toute présence des rebelles", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende, ajoutant que "l'armée procède depuis l'après-midi à un ratissage méticuleux" dans un village situé à une quinzaine de kilomètres plus loin.
"Les rebelles Maï-Maï Yakutumba ont subi des revers sur le lac Tanganyika", a indiqué pour sa part le capitaine Dieudonné Kasereka, l'un des porte-parole de l'armée dans le Sud-Kivu, indiquant que "les FARDC (Forces armées de la RDC) ont fait couler deux embarcations des rebelles lorsqu'elles voulaient s'approcher du port" d'Uvira.
"La situation est calme à Uvira. Ca ne tire plus depuis plus de 4 heures. Je suis d'ailleurs sorti pendant quelques longues minutes parler avec la population", a expliqué à l'AFP Mgr Sébastien Muyengo, évêque catholique de la ville.
Tôt jeudi, des tirs d'armes automatiques et d'armes lourdes avaient été entendus dans Uvira, qui abrite plus de 500.000 habitants. Cette deuxième ville de la province du Sud-Kivu est séparée de Bujumbura, capitale du Burundi, par le lac Tanganyika.
Aucun bilan de ces tirs n'était disponible jeudi soir.
La Mission de l'ONU en RDC (Monusco) a affirmé avoir déployé des casques bleus mercredi dans la ville pour "protéger la population".
Dans le territoire voisin de Fizi, toujours au Sud-Kivu, un ancien officier, William Yakutumba, général autoproclamé à la tête d'une milice qui porte son nom, a affirmé lundi dans un enregistrement audio vouloir chasser le président Joseph Kabila du pouvoir.
Les Maï-Maï sont des groupes "d'autodéfense" constitués sur une base essentiellement ethnique. Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de ces groupes ont été armés par le pouvoir pour lutter contre des combattants ougandais ou rwandais. Certains n'ont jamais été désarmés.
L'Est de la RDC est déchiré par des conflits armés depuis plus de 20 ans.
La RDC traverse une crise politique aggravée par le maintien au pouvoir du président Kabila dont le deuxième mandat a pris fin le 20 décembre 2016. La Constitution lui interdit de se représenter.
Avec AFP