A l'instar de son compatriote Feyisa Lilesan aux Jeux de Rio, Bechere a croisé les mains au-dessus de sa tête, dans un geste de 'menotté', en franchissant la ligne d'arrivée, selon le site de la Fédération française d'athlétisme, afin de dénoncer la répression du pouvoir éthiopien à l'égard de l'ethnie des Oromos.
En août, à Rio, Feyisa Lilesa avait fait le même geste en terminant deuxième du marathon olympique. L'athlète n'est, depuis, pas rentré dans son pays.
L'Ethiopie est actuellement en proie à un mouvement de contestation anti-gouvernementale sans précédent depuis une décennie, qui a commencé en région oromo (centre et ouest) au mois de novembre et qui s'est étendu depuis quelques semaines à la région amhara (nord).
Ces deux ethnies représentent environ 60% de la population éthiopienne et contestent de plus en plus ouvertement ce qu'ils perçoivent comme une domination sans partage de la minorité des Tigréens, issus du nord du pays, qui occupent les postes clés au sein du gouvernement et des forces de sécurité.
La répression violente de ces manifestations, qui viennent dès lors remettre en cause le fonctionnement du fédéralisme ethnique (un modèle censé accorder une représentation et la possibilité de s'auto-administrer à la multitude d'ethnies qui composent le pays), a déjà fait plusieurs centaines de morts depuis fin 2015, estiment des organisations de défense des droits de l'Homme.
Avec AFP