L'actuel président de l'Autorité d'information financière (AIF) était arrivé dans cet organisme à l'automne 2012.
"A l'expiration du mandat de l'actuel président de l'AIF, M. René Brülhart, en le remerciant pour le service qu'il a rendu ces dernières années, le Saint-Père a désigné son successeur", indique un communiqué laconique du Saint-Siège.
Le Saint-Siège ajoute que le nom de son remplaçant sera dévoilé au retour du pape François de son voyage en Asie, le 26 novembre. Il s'agira d'une "figure de haut profil professionnel et d'une compétence reconnue au niveau international".
Ce départ intervient alors que le numéro deux et directeur de l'AIF, l'Italien Tommaso Di Ruzza, fait l'objet d'une enquête liée au circuit d'achat opaque d'un immeuble de luxe londonien financé grâce aux dons à l'Eglise, une affaire qui a déjà vu le pape limoger le chef de la gendarmerie chargé du dossier.
M. Di Ruzza a été "suspendu par précaution" de ses fonctions tout comme quatre personnes travaillant dans l'administration de la Secrétairerie d'Etat, cœur du pouvoir au Vatican.
En pleine enquête, M. Brülhart avait fermement défendu son numéro deux, via un communiqué publié par le Saint-Siège.
L'enquête est partie d'un signalement de l'Institut pour les œuvres religieuses (IOR), la "banque du Vatican", secouée dans le passé par des scandales et accusée d'avoir été utilisée par la mafia.
Mais un grand nettoyage lancé par Benoît XVI (2005-2013) et poursuivi par son successeur François a conduit à la fermeture de près de 5.000 comptes suspects, contrôlés de près par l'AIF.
La banque du Vatican s'est donc retournée contre son propre contrôleur anti-blanchiment en signalant des anomalies.
Avant son arrivée au Vatican, l'avocat suisse René Brülhart avait mis au diapason des normes internationales la place financière du Liechtenstein pas forcément ravie de l'accueillir. Affublé du sobriquet de "James Bond" par la presse, l'agent suisse a aussi rapatrié en Irak des fonds de Saddam Hussein placés à l'étranger.
Il était arrivé au Vatican à l'automne 2012, sous Benoît XVI, pour faire bouger une institution réputée adepte du secret. Il a notamment écrit une nouvelle loi contre le blanchiment, conforme aux normes internationales et non plus à une logique purement maison, livrée au pape François en 2013.
A son arrivée, la "vieille garde" lui avait mis notoirement des bâtons dans les roues. Le pape François avait décidé en juin 2014 d'évincer entièrement le conseil de direction de l'AIF, composé de cinq Italiens.