Née en 1910 dans une famille albanaise en Macédoine, entrée dans les ordres à l'âge de 18 ans et envoyée enseigner en Inde, Mère Teresa avait quitté sa communauté pour fonder en 1950 sa propre congrégation, les Missionnaires de la charité.
Endossant un sari blanc bordé de rayures bleues, elle a consacré sa vie "aux pauvres d'entre les pauvres", aux malades et aux mourants, d'abord à Calcutta puis dans le monde entier. Son engagement lui a valu le prix Nobel de la paix en 1979. Elle est morte à Calcutta en 1997.
Après la reconnaissance en 2002 d'un premier miracle ayant permis sa béatification dès 2003 -- un record de rapidité --, le Vatican a reconnu le caractère miraculeux de la guérison en 2008 d'un ingénieur brésilien alors âgé de 35 ans et souffrant de multiples tumeurs au cerveau.
Alors qu'il était tombé dans le coma en salle opératoire, l'intervention avait été retardée d'une demi-heure. En revenant, le chirurgien avait découvert son patient assis, réveillé, guéri, lui demandant: "Qu'est-ce que je fais ici ?". Pendant ce temps, son épouse et des proches priaient Mère Teresa dans la chapelle de l'hôpital, rapporte le site Vatican Insider.
Une commission médicale, réunie au Vatican le 10 septembre, a déclaré cette guérison inexplicable à l'unanimité. Une commission théologique a ensuite reconnu, également à l'unanimité, le lien entre la guérison et l'intercession de Mère Teresa.
La date de la canonisation doit être confirmée lors d'un consistoire, mais il ne fait guère de doute que ce sera le dimanche 4 septembre 2016, veille de sa fête dans le calendrier catholique : le programme du Jubilé de la miséricorde avait déjà annoncé depuis longtemps que cette journée devait lui être dédiée à Rome.
A Calcutta, sa congrégation a exprimé sa reconnaissance envers le pape et rappelé à quel point Mère Teresa était persuadée que se mettre au service des pauvres était le meilleur moyen de servir Dieu.
"Elle lisait la Bible, bien sûr, mais son engagement principal était de servir les pauvres", a déclaré à la chaîne NDTV sœur Sunita Kumar, porte-parole de la congrégation. "Regardez le travail qu'elle a accompli, jamais un jour de vacances ni de repos".
La canonisation équivaut à une reconnaissance officielle par l'Eglise du fait qu'une personne est au paradis. Elle doit pour cela obtenir deux miracles, l'un pour sa béatification, l'autre pour sa canonisation, signes tangibles de sa proximité avec Dieu.
En 2002, le Vatican avait reconnu la guérison par son intercession d'une Bengalie de 30 ans souffrant d'une tumeur abdominale, ce qui avait permis sa béatification en 2003, dans une célébration ayant rassemblé 300.000 fidèles à Rome.
Mais la procédure canonique a aussi révélé, à travers des extraits poignants de sa correspondance personnelle, que Mère Teresa avait souffert dans sa foi pendant la majeure partie de sa vie, allant même jusqu'à douter parfois de l'existence de Dieu.
Mère Teresa a eu également ses détracteurs, qui lui ont reproché d'avoir failli à son engagement en faveur des pauvres en se montrant peu regardante sur l'origine des donations qui lui étaient faites et en maintenant une opposition farouche à la contraception comme à l'avortement.
Le pape François, qui avait rencontré Mère Teresa à l'occasion du synode des évêques sur la vie consacrée en 1994 à Rome, a raconté en 2014 avoir été impressionné par sa force de caractère, tout en reconnaissant: "J'aurais eu peur si elle avait été ma supérieure".
Avec AFP