"Pour certaines molécules, les stocks de sécurité d'au moins trois mois, que l'on doit garder en cas de besoin, ont été totalement épuisés", a souligné la responsable au Gabon de cette agence onusienne chargée de coordonner les programmes de lutte contre le sida.
"La situation est préoccupante (...) Mais on essaye de tout faire pour que la rupture ne soit pas généralisée", a ajouté le Dr Ndayishimiye.
Au Gabon, 56.000 personnes sont infectées par le VIH, dont 34.000 sous traitements antirétroviraux, selon les chiffres publiées en juin 2018 par cet organisme.
"Il n'y a aucun danger de mort pour les patients. Mais en arrêtant le médicament, il y a de forte chance pour que le patient développe une résistance", a tenu à préciser la responsable.
Une commande d'ARV par le gouvernement est en cours, mais devrait arriver tardivement. De son côté l'Onusida a demandé aux pays de la sous-région en situation de sur-stock de venir en aide au Gabon.
"Il est inadmissible que des personnes vivant avec le VIH soient privées de médicament", s'est indigné lundi auprès de l'AFP le président de l'ONG GFAN Gabon, Guy René Mombo Lembomba, qui a donné l'alerte la semaine dernière. "Ce sont les patients eux-mêmes qui nous ont interpellés".
Dans ce petit pays pétrolier d'Afrique centrale, les ruptures d'AVR sont fréquentes, mais la dernière d'envergure date de 2016.
Avec moins de deux millions d'habitants et l'un des taux de prévalence du VIH les plus faibles de la sous-région (4,1%), le Gabon fait de petites commandes "qui n'intéressent pas les fournisseurs", a expliqué la directrice d'Onusida Gabon.
La crise économique que subit le pays depuis la chute des cours du pétrole en 2014-2015, n'a rien arrangé. "Au lieu de commander pour une année entière, le Gabon fait des commandes pour trois à six mois et cela coûte plus cher au pays".