Ces premières élections locales organisées depuis le départ il y a un peu plus d'un an du président Yahya Jammeh, qui a dirigé le pays pendant 22 ans, visaient à renouveler les conseillers municipaux dans les 120 circonscriptions du pays, dont la grande majorité était contrôlée par l'ex-parti de M. Jammeh.
Le Parti démocratique unifié (UDP), dont est issu l'actuel président Adama Barrow, avait déjà remporté la majorité absolue des sièges lors des législatives d'avril 2017, premier scrutin dans le pays depuis le départ de M. Jammeh en janvier 2017.
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L'UDP est sorti vainqueur jeudi dans 62 localités, devant le Congrès démocratique de Gambie (GDC) de l'opposant Mama Kandeh, qui l'a emporté dans 23 autres, selon les résultats annoncés vendredi par le président de la Commission électorale, Alieu Momar Njie.
L'Alliance patriotique pour la réorientation et la reconstruction (APRC), ancienne formation de Yahya Jammeh, a obtenu 18 circonscriptions. Le reste se partage entre d'autres partis et des candidats indépendants.
Neuf listes de partis politiques et des candidats indépendants s'étaient présentées à ces élections dans ce petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal, à l'exception d'une étroite façade côtière prisée des touristes.
Le précédent scrutin local, en 2013, avait été boycotté par l'opposition, qui avait argué d'un manque de transparence.
Ancien militaire parvenu au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994, Yahya Jammeh s'était fait largement élire et réélire sans interruption jusqu'à sa défaite en décembre 2016 face à Adama Barrow, candidat de l'opposition.
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Après six semaines d'une crise à rebondissements provoquée par son refus de céder le pouvoir, il avait finalement quitté le pays le 21 janvier 2017 pour la Guinée équatoriale, à la suite d'une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et d'une ultime médiation guinéo-mauritanienne.
Quinze mois après le départ à l'étranger de son ancien dirigeant, la Gambie continue à tourner la page de l'ère Jammeh. En février, elle a annoncé un moratoire sur la peine de mort et a réintégré le Commonwealth, qu'elle avait soudainement quitté en 2013. D'ex-responsables des services de renseignement sont actuellement jugés pour le meurtre d'un célèbre opposant, Solo Sandeng.
Mais en janvier, la police a dû imposer pendant deux semaines, en pleine campagne pour les élections locales, une interdiction des rassemblements politiques après des heurts entre partisans du président Adama Barrow et de son prédécesseur, qui avaient fait plusieurs blessés.
Avec AFP