Boubacar Ould Hamadi, de l'ex-rébellion à dominante touareg du nord du Mali, devait être investi le 3 mars comme président du Conseil régional de Tombouctou (nord-ouest) et Hamoudi Sidi Ahmed Aggada, choisi par le gouvernement, comme chef des autorités intérimaires de Taoudénit (extrême nord).
Leur collègue de Kidal (extrême nord-est) a pris ses fonctions le 28 février et ceux de Gao et Ménaka (nord-est) le 2 mars, conformément au calendrier officiel arrêté en février après plusieurs reports depuis près de deux ans.
Ces autorités intérimaires sont prévues par l'accord pour la paix au Mali signé en mai-juin 2015 par le gouvernement, la Plateforme - composée de groupes armés pro-gouvernementaux - et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion).
Un résident de la ville, Alousseynou AlHadji a décrit à VOA Afrique ce climat de peur qui règne dans la ville. Ecoles et banques sont restées fermées à cause de la tension qui prévaut, a indiqué M. AlHadji.
Des membres d'un groupe de la CMA en désaccord avec certains dirigeants provisoires désignés pour Tombouctou avaient occupé le 2 mars le bâtiment où était prévue la cérémonie. Ils avaient ensuite quitté les lieux à la suite d'une médiation impliquant des responsables maliens et des notables.
Le lendemain, des combattants de plusieurs groupes armés de la CMA et de la Plateforme protestant contre les autorités intérimaires avaient pris le contrôle des trois entrées de la ville, après échange de tirs de sommation avec les soldats de l'armée régulière, selon des habitants joints depuis Bamako.
Aucun blessé n'avait été signalé. A la suite d'une nouvelle médiation, ces groupes ont commencé à se retirer de ces positions lundi, ont assuré ces habitants, selon lesquels le calme régnait dans la ville.
En raison de ces développements, "l'installation des autorités intérimaires est reportée ultérieurement", a affirmé le fonctionnaire au gouvernorat de Tombouctou, sans pouvoir se prononcer sur une nouvelle date.
Il a précisé que ce report concernait à la fois Tombouctou et Taoudénit.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès d'autres sources officielles sollicitées par l'AFP.
En vertu de l'accord de paix de 2015, les autorités intérimaires devront gérer les cinq régions du Nord, en attendant l'élection par la population d'assemblées dotées de pouvoirs importants.
Avec AFP