Très peu de commerces et d’autres activités ont ouvert mardi à Kinshasa. La circulation était fluide. Aucun embouteillage à l’heure de pointe, contrairement à l’accoutumée.
Mais ailleurs, dans d’autres villes du pays, tout a fonctionné comme d’habitudes.
"Ce n’est pas demi échec, c’est succès total. L’appel pour la ville-morte n’a été lancé que pour Kinshasa et il y a seulement 48 heures, mais les gens y ont répondu, la ville a été paralysée", a affirmé à VOA Afrique Martin Fayulu, député de l’opposition et animateur de la plate-forme Dynamique de l’opposition.
"Le gouvernement a sorti des bus mais qui ont circulé à vide", a indiqué l’opposant.
Les travaux du comité préparatoire du dialogue politique convoqué par le facilitateur désigné par l’Union africaine, Edem Kodjo, ont cependant démarré dans la capitale malgré l’opération ville morte de l’opposition.
"Nous avons récusé Edem Kodjo et maintenons notre récusation. Il est incompétent pour traiter les problèmes du Congo. S’il veut aider Joseph Kabila à usurper la Constitution et à opérer le glissement, il trouvera le peuple congolais sur son passage… M. Kodjo, nous le conjuguons au passé. Nous ne voulons pas de quelqu’un qui nous impose des choses contraires à notre Constitution", a martelé M. Fayulu.
Selon lui, l’opposition tient à ce que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) convoque le corps électoral pour la présidentielle, au 19 septembre comme prévu dans la Constitution.
"Nous nous préparons à d’autres manifestations. Nous allons porter plainte contre le président de la CENI et lui retirer notre confiance si le corps électoral n’est pas convoqué", a prévenu M. Fayulu.
L'appel à une journée ville morte a été lancé par le "Rassemblement", coalition politique réunie autour de l'opposant historique Étienne Tshisekedi afin de réitérer sa demande de récuser le facilitateur désigné par l'Union africaine (UA) pour le dialogue politique national en RDC, l'ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo.
Les travaux préparatoires de ces pourparlers ont été lancés mardi par M. Kodjo qui s'est dit "réconforté" par la présence des délégués de la majorité au pouvoir, d'une frange de l'opposition et de la société civile, au démarrage de ces assises ouvertes devant des diplomates étrangers.
Ce dialogue voulu "inclusif" avait été convoqué fin novembre par le président congolais Joseph Kabila en vue d'"élections apaisées" en RDC où la présidentielle censée se tenir cette année est hautement improbable.
Ces travaux préparatoires doivent "définir les bases d'un processus du dialogue inclusif autour du thème central: l'organisation d'élections pacifiques, crédibles, transparentes conformément à la Constitution congolaise et aux instruments normatifs régionaux et internationaux", a déclaré M. Kodjo.
Le climat politique est tendu en RDC à mesure qu'approche la fin du mandat de M. Kabila le 20 décembre.
Le chef de l'État est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter, mais l'opposition le soupçonne de chercher à s'accrocher à son poste quitte à reporter la présidentielle, censée avoir lieu avant la fin de cette année.