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Vingt-cinq corps retrouvés à la suite d'arrestations de l'armée au Mali


Des soldats du régiment blindé lors 35ème Régiment blindé à Kati, Mali, 4 mai 2018, (Facebook/FaMa).
Des soldats du régiment blindé lors 35ème Régiment blindé à Kati, Mali, 4 mai 2018, (Facebook/FaMa).

Les corps de 25 personnes ont été retrouvés dans le centre du Mali après une série d'arrestations par l'armée malienne la semaine dernière, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Ces derniers mois, les annonces par l'armée malienne de la "neutralisation de terroristes" dans cette région ont souvent été contestées par les organisations de défense des droits de l'homme et par des habitants, qui ont dénoncé des exécutions extrajudiciaires.

L'association de défense des droits des populations pastorales Kisal affirme dans un communiqué que, la semaine dernière, "lors d'une opération de l'armée malienne dans les localités de Kobaka et Nantaka, au centre du Mali, 25 personnes issues de la communauté peule ont été arrêtées".

"Les riverains alertés par les coups de feu ont effectué par la suite un ratissage dans les environs", découvrant "trois fosses communes contenant au total 25 corps", selon Kisal, qui fournit une liste nominative de 18 personnes identifiées et "s'indigne contre cette énième exécution de trop".

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"Dans la première fosse, il y a sept corps. Dans la deuxième 13, et cinq autres dans la troisième", a précisé à l'AFP Oumar Diallo, membre de Tabital Pulaaku, principale association de la communauté peule au Mali, à Mopti, chef-lieu de la région.

Sollicitée par l'AFP, une source au ministère de la Défense a démenti "ces accusations d'exécutions sommaires", ajoutant qu'une enquête avait été ouverte.

Un porte-parole du ministère a récusé le terme "d'exactions" de l'armée. "La zone en question est dangereuse, des militaires maliens en visite auprès de leurs familles y ont perdu la vie", a-t-il affirmé, faisant état de la présence de "terroristes et d'hommes armés non identifiés".

Selon un habitant de Nantaka, Hama Kelly, à leur arrivée dans le village des militaires maliens ont commencé par arrêter toute personne qu'ils rencontraient. "Ils ont récupéré leurs téléphones portables et cartes d'identité. C'est après que les Songhaï ont été libérés, mais tous ceux qui sont peuls sont restés avec eux", a-t-il déclaré à l'AFP.

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Interrogé par l'AFP, le gouverneur de la région de Mopti, le général Sidi Alassane Touré, a dit ne pouvoir faire aucun commentaire. "Une unité de l'armée est dans la zone, j'attends son retour pour faire le point", a-t-il indiqué.

L'armée malienne est la plus touchée par les attaques jihadistes, en particulier dans la région de Mopti, souligne dans son dernier rapport trimestriel sur le pays le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

La sécurité des civils continue à se dégrader dans cette région, avec notamment une "augmentation des conflits intercommunautaires", ajoute-t-il, évoquant par ailleurs "la multiplication des allégations faisant état d'exécutions sommaires et d'exactions commises par les membres des forces maliennes".

Avec AFP

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