Dès samedi, des poids lourds de la scène africaine se sont produit à Jazz à Ouaga : les burkinabè DeBademba avec sept guitaristes virtuouses et les nigériens Mamar Kassey qui tirent leur musique du répertoire peulh.
"C’était formidable de découvrir ce qu'est le jazz", confie Raïssa Nana. "Je suis venue par curiosité. (Pour moi c'est) un savant mélange de nos instruments traditionnels avec ceux modernes".
"Il y a tout dans le jazz", explique Abdoulaye Traoré, leader du groupe burkinabè DeBademba.
"Quand je voyage partout dans le monde, je peux jouer avec n’importe quel groupe qui m’invite. J’arrive à m’adapter. C’est grâce à cette musique africaine. C’est une grande école".
Sans conteste, le jazz a une influence africaine.
"Le blues et le jazz ça vient d’Afrique parce que ce sont des esclaves qui l'ont amené là-bas", souligne Moumouni Yacoub, chanteur de Mamar Kassey.
"Même si tu es esclave, ce qui est dans ton sang, personne ne peut l’enlever. Cela reste pour toujours. On ne peut pas t’obliger à faire une autre musique. Aujourd’hui, tous les grands musiciens, ce sont des Noirs américains parce que l’Afrique est dans leur sang et dans leurs veines".
Au regard de la situation sécuritaire précaire, les violences communautaires, les organisateurs de Jazz à Ouaga ont décidé de prôner cette année le "vivre ensemble".
"Nous vivons des moments assez terribles et on sait que la musique est thérapeutique", souligne Abdoulaye Diallo, coordonnateur de Jazz à Ouaga.
"La musique aide à sortir de ces situations difficiles, rapproche les populations et toutes les générations. Nous avons estimé que c’était important aujourd’hui dans la situation sécuritaire difficile que nous vivons. La musique est un facteur de cohésion et de vivre ensemble".
Et, décision majeure, en dépit de ce contexte sécuritaire, le programme de Jazz à Ouaga n’a pas été réduit.