Les deux députés de l'opposition qui ont agressé physiquement une parlementaire du camp au pouvoir à l'Assemblée nationale le 1er décembre ont été placés mardi en garde à vue pour "coups et blessures volontaires et menaces de mort", a indiqué à l'AFP un chef de la police.
Ils étaient depuis mardi matin interrogés par la Division des investigations criminelles (DIC, police judiciaire) et recherchés depuis le 3 décembre.
Massata Samb a giflé la parlementaire Amy Ndiaye et Mamadou Niang lui a donné un coup de pied au ventre le 1er décembre au cours du vote du budget du ministère de la Justice, après qu'elle eut tenu des "propos irrespectueux" contre leur chef religieux dirigeant leur parti, selon M. Samb.
Les deux députés sont membres du Parti de l'Unité et du rassemblement (PUR), une composante de la principale coalition de l'opposition, dont le chef est Serigne Moustapha Sy, un guide religieux qui n'est pas député mais est très influent au Sénégal.
Amy Ndiaye, maire de la commune de Gniby (centre), était enceinte et avait ensuite été admise dans un établissement hospitalier, selon des députés du parti au pouvoir.
La police a été saisie par le Parquet à la suite d'un courrier du président de l'Assemblée nationale exigeant des poursuites contre les deux députés, avait indiqué l'avocat de la députée violentée.
L'opposition a accusé Amy Ndiaye d'avoir manqué de respect à Serigne Moustapha Sy lors d'une intervention à l'Assemblée où elle affirmait qu'il ne tenait pas sa parole et manquait de respect au président Macky Sall, selon des propos diffusés par les médias.
La scène de violence - largement condamnée au Sénégal - est survenue pendant la campagne annuelle internationale "Seize Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles", soutenue par l'ONU.
Le camp présidentiel a perdu la majorité absolue qu'il détenait à l'issue des élections législatives de juillet qui ont donné un quasi équilibre des forces à l'Assemblée dans un contexte politique tendu.