Les frais d'inscription dans l'enseignement supérieur public doivent passer de 9.000 FCFA annuel à 50.000 FCFA (de 13,5 à 76 euros), selon un arrêté du ministère de l'Enseignement daté du mois de juin.
En réponse, des responsables étudiants ont empêché la tenue des inscriptions depuis lundi à l'Université Omar Bongo de Libreville.
"Nous avions fait six mois de grève en 2011 pour l'ajout de 1.000 FCFA (1,5 euros) aux frais universitaires, alors nous n'allons pas accepter la hausse de 9.000 FCFA à 50.000 FCFA pour les nouveaux bacheliers, et à 75.000 FCFA (114 euros) pour les masters", a déclaré lundi à l'AFP Edvine Ballack Obame, membre du mouvement Etudiant Conscient.
Un recours déposé fin août auprès de la Cour constitutionnelle par les mutuelles étudiantes a suspendu l'application de l'arrêté ministériel, jusqu'à la décision finale de la Cour.
Les grévistes craignent que la Cour se déclare incompétente de statuer et attendent que le gouvernement lui-même annule la hausse des frais.
Le Gabon, qui traverse une forte crise, a obtenu en juin un prêt du Fonds monétaire international, qui l'a incité en retour à "maîtriser les dépenses courantes tout en protégeant les programmes sociaux".
"Si l'arrêté passe, je vais devoir retourner au village et travailler dans les champs", se désole Alvine, 25 ans, nouveau bachelier souhaitant étudier les sciences du langage, originaire de la province du Haut-Ogooué dans le sud-est du pays.
L'université publique Omar Bongo (UOB) à Libreville attire des étudiants de tout le pays, qui se plaignent souvent des conditions d'apprentissage (retard de paiement des bourses, classes surchargées, programmes inachevés, grèves récurrentes, restaurant universitaire fermé).
Alors que 30% des Gabonais vivent en dessous du revenu minimum mensuel à 80.000 FCFA (122 euros) selon une étude McKinsey de 2013, le pays connaît un taux d'alphabétisation d'environ 90%.
Avec AFP