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Vives tensions entre l'Union européenne et le Bélarus à cause d'un avion détourné


Le président biélorusse Alexandre Loukachenko marche après avoir voté dans un bureau de vote lors de l'élection présidentielle à Minsk, en Biélorussie, dimanche 9 août 2020.
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko marche après avoir voté dans un bureau de vote lors de l'élection présidentielle à Minsk, en Biélorussie, dimanche 9 août 2020.

Les 27 pays de l'Union européenne organisent un sommet de deux jours dès lundi pour décider s'il faut imposer des sanctions contre le Bélarus, qui a forcé un avion de ligne à atterrir dans sa capitale, Minsk, pour arrêter un opposant présent à son bord, a annoncé le Conseil européen.

Le président du Conseil, Charles Michel, mettra à l'ordre du jour du sommet l'incident du Boeing de Ryanair dérouté dimanche, et "les conséquences ainsi que de possibles sanctions seront discutées à cette occasion", a déclaré un porte-parole de l'institution.

Réunis à Bruxelles, "les dirigeants européens discuteront (lundi) de cet incident sans précédent. Il ne restera pas sans conséquences", a indiqué M. Michel, sans autres précisions, dans un communiqué.

Le Bélarus a envoyé dimanche un chasseur intercepter le Boeing 737. Le média d'opposition Nexta a affirmé que son ancien rédacteur en chef, Roman Protassevitch, à bord de l'appareil, a été arrêté après l'atterrissage d'urgence à l'aéroport de Minsk, une information plus tard confirmée par la télévision d'Etat bélarusse.

La police biélorusse détient le journaliste Roman Protassevitch à Minsk, le 26 mars 2017.
La police biélorusse détient le journaliste Roman Protassevitch à Minsk, le 26 mars 2017.

L'avion de la compagnie Ryanair effectuait un vol entre la Grèce et la Lituanie, deux pays membres de l'UE et de l'Otan. En début de soirée, l'appareil a finalement repris son vol à destination de Vilnius, où il a atterri.

"J'appelle les autorités du Bélarus à relâcher immédiatement le passager détenu et à garantir l'entièreté de ses droits", avait indiqué Charles Michel, en référence à Roman Protassevitch.

L'UE se préparait d'ores et déjà, avant cet incident, à renforcer les sanctions déjà prises contre le régime bélarusse.

Les Vingt-Sept avaient décidé fin février de prolonger jusqu'en février 2022 les sanctions imposées au président Alexandre Loukachenko ainsi qu'à des responsables du régime, après l'élection présidentielle d'août 2020 jugée "truquée" et la violente répression de la contestation qui avait suivi.

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, avait annoncé le 10 mai que l'UE préparait de nouvelles sanctions contre Minsk et disait espérer leur adoption "dans les prochaines semaines" - des sanctions pour lesquelles l'unanimité des Etats membres est requise.

Malgré les sanctions européennes et américaines visant Alexandre Loukachenko et de hauts responsables de son gouvernement, le président bélarusse, soutenu par Moscou, n'a donné aucun signe sérieux de compromis face au mouvement de contestation, renforçant au contraire la répression.

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