Pour déterminer l'endroit où l'avion est susceptible de s'être abîmé, des chercheurs en Italie se sont appuyés sur la localisation de cinq débris retrouvés jusqu'à présent. Ils ont bâti un modèle qui intègre des données sur les courants de surface et les vents au cours des deux dernières années.
"Un de nos résultats les plus importants, c'est que la zone la plus probable" pour trouver l'origine des débris "est vraiment compatible avec la zone où les autorités cherchent actuellement", a déclaré à l'AFP le physicien Eric Jansen. Mais aussi que la zone déterminée par le modèle est plus large.
"Notre simulation montre que les débris pourraient provenir d'une zone jusqu'à 500 kilomètres plus au nord", précise-t-il. "Si on ne trouve rien dans la zone de recherche actuelle, cela pourrait valoir la peine d'étendre les recherches dans cette direction", déclare M. Jansen, cité dans un communiqué de l'Union européenne des Géosciences (EGU).
Les travaux de l'équipe du Centre euro-méditerranéen sur le changement climatique (CMCC) de Lecce (Italie) ont été publiés mercredi dans "Natural Hazards and Earth System Sciences", un journal en accès libre de l'EGU.
Le Boeing 777 de la compagnie malaisienne s'est volatilisé le 8 mars 2014 avec 239 personnes à bord, peu après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin.
Les opérations de recherches dirigées par l'Australie sont concentrées dans les profondeurs de l'océan Indien sur une vaste zone de 120.000 kilomètres carrés.
Le 22 juillet, les ministres des Transports de la Malaisie, l'Australie et la Chine ont indiqué qu'"avec moins de 10.000 kilomètres carrés" restant à explorer dans la zone de recherches hautement prioritaire, "la probabilité de retrouver l'appareil s'amenuise".
A moins d'une "nouvelle preuve crédible" d'ici la fin des opérations, les recherches seront "suspendues" jusqu'à ce qu'une nouvelle information solide menant à un lieu de crash émerge, ont ajouté les ministres.
L'Australie, la Malaisie et la Chine sont trois des quatre pays ayant perdu le plus de ressortissants dans cette disparition.
"Je ne m'attends pas à ce que les autorités changent leur opinion sur la base de notre étude", dit Eric Jansen. "Ces recherches coûtent extrêmement cher et se poursuivent depuis plus de deux ans", souligne-t-il.
"Mais si les autorités décidaient de poursuivre les recherches pendant, disons, un an de plus", les résultats des simulations "seraient probablement quelque chose qu'elles pourraient prendre en considération", poursuit M. Jansen.
Un fragment d'aile retrouvé sur le littoral de l'île française de La Réunion, dans l'océan Indien, est la seule preuve que l'avion s'est abîmé. Quatre autres fragments découverts en Afrique du Sud, au Mozambique et à Maurice, dans l'océan Indien, ont été identifiés avec une "quasi certitude" comme provenant de l'appareil.
Avec AFP