Les Grands Electeurs votent le 19 décembre pour valider l’élection, le mois dernier, du Républicain Donald Trump à la Maison-Blanche. Les Américains, qui sont allés aux urnes le 8 novembre, n’ont pas directement voté pour leur prochain président, mais ont plutôt choisi les Grands Electeurs qui s’acquitteront de cette tâche.
Ces membres du Collège électoral sont sélectionnés pour voter en faveur du candidat ayant remporté le plus grand nombre de voix dans leur Etat. Il s’agit de dignitaires ou de militants que le parti souhaite ainsi honorer. Leur nombre est égal au nombre des députés et des sénateurs de chaque. Conséquence : les Etats les plus peuplés ont plus de Grands Electeurs que ceux moins peuplés.
Les pères fondateurs ont mis en place ce système pour différente raisons, explique le professeur George Edwards de l’université A and M du Texas. « Certains ne faisaient pas tellement confiance au vote du peuple. Cela n’a jamais été fait à grande échelle, et donc il n’était pas inhabituel de ne pas se fier à la foule », souligne-t-il.
Cette année, le vote des Grands Electeurs, simple formalité par le passé, attire l’attention du fait de la possibilité que certains d’entre eux votent contre le choix de la majorité des électeurs de leur Etat. Ils sont nombreux à faire l’objet d’intenses pressions de la part des partisans de Hillary Clinton pour voter contre le président élu Donald Trump et en faveur de la perdante démocrate. Leur argument : Hillary Clinton a remporté 65,7 millions de voix contre 62,5 millions pour Donald Trump. M. Trump a été proclamé vainqueur avec 306 Grands Electeurs contre 232 à Mme Clinton.
Il faut au moins 37 défections dans les rangs des Grands électeurs républicains pour inverser le résultat de la présidentielle du 8 novembre. Dans ce cas, c’est la Chambre des représentants qui choisira le prochain président. Et puisqu’elle est contrôlée par les Républicains, tout changement au niveau du vote des Grands Electeurs ne sera que symbolique.
Qu’à cela ne tienne, le débat sur le collège électoral s’en trouve relancé. D’aucuns pensent qu’il faut éliminer ce système désuet. « Je pense, que le Collège électoral n’a aucune valeur du tout. Il viole l’égalité politique, dans la mesure où tous les votes ne comptent pas de la même manière », a fait savoir le professeur George Edwards.
Toutefois, plusieurs tentatives de remplacer le collège électoral par le vote populaire ont échoué au Congrès. Il n’y a donc aucun doute que le 20 janvier, le Républicain Donald Trump prêtera serment comme 45e président des Etats-Unis.