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Washington et Séoul étudient des "options militaires" après un nouveau tir de Pyongyang,


Le leader communiste nord-coréen Kim Jong-Un affiche un large sourire après un tir réussi d’un missile à longue portée, Corée du Nord, 12 mars 2017.
Le leader communiste nord-coréen Kim Jong-Un affiche un large sourire après un tir réussi d’un missile à longue portée, Corée du Nord, 12 mars 2017.

Le leader communiste nord-coréen Kim Jong-Un a assuré que l'ensemble du territoire des Etats-Unis est à portée d'une frappe de Pyongyang, après un nouveau tir de missile balistique vendredi entraînant Washington et Séoul à envisager des "options de réaction militaire".

Washington, Tokyo, Séoul, l'UE et Paris ont condamné ce second tir en un mois par la Corée du Nord d'un missile balistique intercontinental (ICBM) , qui a fini sa course en mer du Japon.

L'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a assuré samedi que le tir, supervisé en personne par Kim Jong-Un, avait été une réussite.

"Tout le territoire américain est à notre portée de tir (...) n'importe où, n'importe quand", a proclamé Kim Jong-Un, cité par KCNA.

L'agence a précisé qu'il s'agissait d'une version améliorée du Hwasong-14 ICBM, qui a parcouru 998 kilomètres en 47 minutes à une altitude maximum de 3.724 mètres.

Le président américain Donald Trump a affirmé que "les Etats-Unis prendront les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du territoire national américain et pour protéger leurs (nos) alliés de la région".

La Chine, principale alliée de Pyongyang, a condamné samedi ce tir en soulignant qu'elle "s'oppose aux violations par la Corée du Nord des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU". Pékin "espère que toutes les parties concernées feront preuve de prudence et éviteront d'intensifier les tensions".

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a lui estimé qu'"en tant que soutiens économiques du programme nucléaire balistique" de Pyongyang, Pékin et Moscou portaient une "responsabilité spéciale" dans l'aggravation de cette menace.

- Exercices militaires -

En réaction, les Etats-Unis et la Corée du Sud mènent un exercice militaire en utilisant des missiles tactiques (ATACMS) sol-sol américain et des missiles balistiques sud-coréens Hyunmoo II, a indiqué vendredi soir l'armée de terre américaine.

L'exercice conjoint s'est déroulé tôt samedi matin, heure de Séoul, peu après l'annonce par le Pentagone que les chefs militaires américains et sud-coréens avaient discuté d'"options de réaction militaire".

Le Pentagone prépare depuis longtemps l'éventualité d'un conflit avec Pyongyang, mais le langage tranchant utilisé marque une évolution. Auparavant, il s'agissait de critiquer les tirs, mais sans mentionner d'options militaires de représailles.

Selon l'armée de terre, les ATACMS peuvent être rapidement déployés, permettant des frappes de précision en profondeur sur tous types de cibles.

Ces dispositifs avaient déjà "tiré des missiles dans les eaux territoriales de la Corée du Sud le long de la côte Est le 5 juillet", a précisé l'armée américaine.

La Corée du Sud a en outre annoncé samedi qu'elle comptait accélérer sur son territoire le déploiement, gelé en juin, du bouclier antimissiles américain Thaad (Terminal High Altitude Area Defense), s'attirant une sévère mise en garde de Pékin qui y est farouchement opposé.

Ce déploiement "ne fera que compliquer ces problèmes", selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.

L'agence nord-corénne KCNA a pour sa part publié un communiqué samedi promettant, comme d'autres fois par le passé, "un sort misérable" au gouvernement de la Corée du Sud s'il poursuit son objectif de déploiement du Thaad.

- Action 'imprudente et dangereuse' -

M. Trump a prévenu vendredi que les essais nord-coréens constituaient une action "imprudente et dangereuse" qui allait "isoler davantage" la Corée du Nord.

"En menaçant le monde, ces armes et ces essais isolent davantage la Corée du Nord, affaiblissent son économie et appauvrissent sa population", a poursuivi M. Trump.

Jusqu'ici, la stratégie américaine -qu'il s'agisse de l'administration de Donald Trump ou de Barack Obama- n'a pas porté ses fruits : malgré un renforcement des sanctions internationales à l'ONU et des pressions sur la Chine, Pyongyang a poursuivi ses programmes militaires balistique et nucléaire.

Le tir de vendredi survient après le premier test réussi le 4 juillet, jour de la fête d'indépendance des Etats-Unis, d'un ICBM susceptible d'atteindre le nord-ouest des Etats-Unis.

Des experts estiment que le missile de vendredi serait significativement plus puissant et susceptible, selon sa charge, de toucher la côte est y compris New York.

Kim Dong-Yub, de l'Institut des études extrême-orientales de l'Université Kyungnam, pense que Pyongyang pourrait avoir réussi à miniaturiser des charges jusqu'à 750 kg, ce qui donnerait une portée de 10.000 km à un missile.

"En tenant compte de la rotation de la Terre, cela signifie qu'il pourrait atteindre non seulement des villes de l'ouest mais également New York et Washington", dit-il à l'AFP.

Au Japon, l'un des pays les plus exposés à la menace nord-coréenne, le chef de la diplomatie Fumio Kishida a expliqué avoir convenu avec M. Tillerson lors d'un échange téléphonique de mettre "le plus de pression possible" sur Pyongyang, avec une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU "comprenant des mesures sévères" et "en travaillant sur la Chine et la Russie".

Le missile nord-coréen "est tombé dans notre zone économique exclusive, en mer du Japon" sans faire de dégâts a déclaré le porte-parole du Premier ministre Shinzo Abe.

M. Abe a convoqué son conseil de sécurité nationale, à l'instar du président sud-coréen Moon Jae-In.

L'Union européenne a condamné le nouveau tir et la France a appelé à "l'adoption rapide de sanctions additionnelles et fortes" par l'ONU.

L'ONU a infligé six séries de sanctions à Pyongyang depuis 2006 mais deux résolutions adoptées l'an dernier les ont particulièrement renforcées.

Avec AFP

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