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Washington examine le cas d'une djihadiste américaine détenue en Syrie


Le dôme du Capitole des États-Unis est vu comme des drapeaux à la moitié du personnel en l'honneur du défunt sénateur américain John McCain à Washington, le 26 août 2018.
Le dôme du Capitole des États-Unis est vu comme des drapeaux à la moitié du personnel en l'honneur du défunt sénateur américain John McCain à Washington, le 26 août 2018.

Les Etats-Unis examinent le cas d'une Américaine détenue en Syrie après avoir déserté le groupe Etat islamique (EI). Washington veut aussi s'assurer que tous les combattants étrangers détenus dans le nord-est syrien soient rapatriés dans leur pays d'origine pour y être jugés.

"La situation des citoyens américains détenus en Syrie est par définition extrêmement compliquée et nous examinons ces cas pour mieux comprendre les détails", a déclaré mardi Robert Palladino, porte-parole de la diplomatie américaine.

Il était interrogé sur le cas de Hoda Muthana, jeune femme originaire d'Alabama ayant rejoint les rangs de l'EI en 2015 à 19 ans. Après s'être rendue aux forces kurdes, elle souhaite rentrer aux Etats-Unis.

M. Palladino s'est refusé à toute précision sur ce cas, citant des raisons de sécurité et de respect de la vie privée. Mais il a réaffirmé que la politique des Etats-Unis était de faire revenir les djihadistes et de les juger.

"Rapatrier les combattants étrangers dans leur pays d'origine, s'assurer qu'ils sont poursuivis et détenus, c'est la meilleure solution pour les empêcher de retourner sur le champ de bataille", a-t-il détaillé. "Nous considérons ces combattants comme une menace mondiale et nous souhaitons une coopération mondiale pour y remédier".

"C'est problématique que le New York Times, le Guardian et ABC News aient tous pu la rencontrer et lui poser des questions, mais que le gouvernement [américain] n'ait pas réussi à le faire", a réagi l'avocat de la famille Muthana, Hassan Shibly, interrogé par l'AFP.

Dans un entretien publié dimanche par le quotidien britannique The Guardian, la jeune femme, qui a participé à la propagande de l'EI en appelant à "faire couler le sang américain", a exprimé des regrets sur ses actes passés.

"J'ai réalisé que j'avais fait une grave erreur. Je sais que j'ai gâché mon avenir et celui de mon fils et je le regrette très profondément", a déclaré l'Américaine. Elle dit avoir été mariée à trois combattants de l'EI, tous tués, et avoir un fils de 18 mois.

L'avocat a affirmé sur la chaîne ABC que la jeune femme, "jeune et vulnérable", avait subi un "lavage de cerveau" de la part de l'EI. Selon lui, elle est aujourd'hui "absolument dégoûtée par la personne qu'elle est devenue".

Elle veut "répondre de ses choix" et "se racheter" en dénonçant publiquement le djihadisme afin que d'autres jeunes ne soient pas endoctrinés, a-t-il ajouté.

Le président américain Donald Trump a exhorté dimanche les Européens à reprendre leurs centaines de ressortissants détenus par l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) après avoir rejoint les rangs de l'EI, afin de les traduire en justice.

Mais les pays européens concernés ont réagi avec tiédeur, craignant notamment une radicalisation dans les prisons où ils seront détenus à leur retour.

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