Elle a exhorté mercredi l'organisation à se préparer plus activement à agir au Burundi, qui selon le secrétaire général Ban Ki-moon est "au bord d'une guerre civile".
Ban Ki-moon a annoncé que son émissaire pour le Burundi, Jamal Benomar, allait se rendre sur place dans les prochains jours pour tenter de promouvoir un dialogue entre gouvernement burundais et opposition.
Pour l'instant, "il n'y a pas de dialogue et il n'y a pas assez de planification d'urgence", a affirmé à la presse Mme Power.
Le Conseil de sécurité a autorisé le mois dernier les Nations unies à déployer éventuellement des Casques bleus au Burundi mais pour l'instant l'institution n'a prévu que de mettre en place une petite équipe politique autour de M. Benomar.
"Beaucoup de pays membres du Conseil sont très impatients de voir la planification d'urgence de la part de l'ONU s'accélérer", a affirmé Mme Power en précisant que le Conseil devait en discuter mercredi avec M. Ban.
Jugeant la situation au Burundi "horrible", elle a rappelé les images de cadavres retrouvés dans les rues de Bujumbura, "les mains attachées et avec des balles dans la tête". Elle a évoqué le risque "de voir ce conflit devenir plus ethnique que politique".
"Il est clair que les protagonistes ne se parlent pas et étant donné ce vide, les tueries de ce genre risquent de se répéter", a-t-elle averti.
Contrairement aux Occidentaux, la Russie, la Chine et les membres africains du Conseil sont néanmoins prudents voire réticents à l'idée de déployer une mission de maintien de la paix au Burundi, selon des diplomates.
Au cours d'une conférence de presse, M. Ban s'est déclaré "très inquiet de l'escalade de la violence au Burundi" depuis quelques jours.
"Le pays est au bord d'une guerre civile qui risque d'embraser toute la région", a-t-il estimé. "Nous devons tout faire pour prévenir des violences de masse et agir de manière décisive si de telles violences surviennent".
M. Benomar "se rendra dans la région avant la fin de la semaine pour s'entretenir avec l'Union africaine, les pays de la région et le gouvernement burundais".
M. Ban a exhorté le gouvernement burundais à "contribuer à créer les conditions propices à un dialogue crédible et sans exclusive" entre le pouvoir et l'opposition.
Evoquant les options envisagées pour résoudre la crise au Burundi, il a estimé que les Nations unies pourraient être contraintes d'aller au-delà d'une simple mission politique pour faciliter le dialogue.
"Selon l'évolution de la situation, il se pourrait que nous devions élever le niveau de notre présence et de nos activités", a-t-il reconnu.
Le Burundi est en proie à une crise politique majeure depuis fin avril et l'annonce de la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.
Des centaines de personnes ont été tuées et plus de 200.000 autres ont fui le pays depuis le début de la crise, qui fait craindre à la communauté internationale le retour de violences à grande échelle dans ce petit pays des Grands Lacs, à l'histoire post-coloniale jalonnée de massacres entre Hutu et Tutsi et qui a subi une guerre civile entre 1993 et 2006.
Avec AFP