Les Etats-Unis ont fait part mardi de leur préoccupation au sujet du projet de révision constitutionnelle permettant le maintien au pouvoir du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, qui a provoqué une manifestation d'une ampleur historique sur le continent africain.
"Les limites du nombre de mandats imposées par une Constitution offrent un mécanisme important qui permet de demander des comptes aux chefs d'Etat, d'assurer des transitions pacifiques et démocratiques, et de donner aux jeunes la possibilité d'être candidats à des postes politiques et d'élire de nouveaux dirigeants", a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.
Les Etats-Unis, a-t-elle ajouté dans un communiqué, "sont inquiets de l'esprit et des intentions de ce projet de loi".
L'Assemblée nationale du Burkina doit examiner jeudi le texte visant à réviser l'article 37 de la Loi fondamentale pour faire passer de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels.
Ce changement permettrait à M. Compaoré, qui devait achever en 2015 son dernier mandat, de concourir à nouveau à la présidentielle.
Le président burkinabè est au pouvoir depuis 27 ans.
Cette sortie intervient après la manifestation monstre qui a réuni des centaines de milliers de personnes à Ouagadougou.
Le gouvernement, par la voix de son porte-parole Alain Edouard Traoré, a salué dans un communiqué la "vitalité" de la démocratie burkinabè, tout en déplorant des "débordements".
"Nous appelons toutes les parties, et cela comprend les forces de sécurité, à ne pas céder à la violence et à débattre de manière pacifique et en impliquant toutes les parties", a réagi Jennifer Psaki, la porte-parole du département d'Etat.