Les États-Unis ont imposé des restrictions de visa à un certain nombre de responsables somaliens, y compris des dirigeants régionaux, soupçonnés d'entraver le processus électoral. C’est en réponse au non respect de la date limite de l'achèvement des élections longtemps retardées en Somalie.
L'Assemblée consultative nationale du pays, qui est présidée par le Premier ministre Mohamed Hussein Roble, a prolongé la date limite pour l'achèvement des élections parlementaires au 15 mars. La date limite précédente était le 25 février.
Dans un communiqué de presse annonçant des restrictions de visa ciblant certains Somaliens dont les noms n’ont pas été cités, les États-Unis ont exigé l'achèvement rapide des élections parlementaires et présidentielles de manière transparente et crédible. Selon Washington, l'interdiction de voyager vise à promouvoir la responsabilité et à punir les responsables somaliens qui entravent le processus électoral. Certains Somaliens ont salué cette mesure.
"Nous apprécions la décision des États-Unis d'Amérique, et nous apprécierions également tout autre effort qui soutiendrait le processus électoral de la Somalie.”, a affirmé Hassan Barise, éminent journaliste et ancien correspondant de la BBC et de l'AP, qui se présente aujourd'hui à la présidence, soutient l'interdiction.
Selon lui, les conséquences de retards continus peuvent créer des problèmes irréversibles, détruisant les progrès récents. M. Barise estime également que les Nations unies, l'Union européenne et d'autres partenaires internationaux devraient exercer davantage de pression pour sanctionner les personnes qui sabotent le processus électoral.
Pour Mohamed Adde, militant somalien, des sanctions encore plus sévères sont nécessaires.
"Cela fait un certain temps que cela aurait dû être fait. Les États-Unis d'Amérique et le reste de la communauté internationale ont dépensé beaucoup d'argent pour établir un système démocratique dans ce pays. Un certain nombre de politiciens somaliens semblent traîner les pieds lorsqu'il s'agit d'organiser des élections indirectes.”, avance-t-il.
M. Adde pense que les fauteurs de troubles doivent être nommés et faire l'objet de poursuites judiciaires. Il a reconnu que le processus électoral est lent et que les Somaliens en ont assez, et qu'il est urgent de prendre des mesures drastiques.
À Mogadiscio, il existe un large consensus sur l'imposition de restrictions en matière de visas aux dirigeants somaliens afin de les empêcher de se rendre aux États-Unis, où réside un grand nombre de familles d'hommes politiques somaliens, qui possèdent parfois la double nationalité. Les Somaliens espèrent que les restrictions de visa imposées par les États-Unis et d'autres pays étrangers inciteront les dirigeants locaux à accélérer le processus électoral.