Abdelilah Himich, surnommé "Abdel le légionnaire" ou "Abu Sulayman al-Faransi" est né en novembre 1989 au Maroc, a grandi à Lunel, commune près de Montpellier dans le sud de la France, ville marquée à partir de 2013 par le départ vers la Syrie d'une vingtaine de jeunes.
En le faisant figurer dans cette classification "terroriste" --ce qui déclenche une batterie de sanctions-- le département d'Etat et le Trésor américains considèrent dorénavant le jeune homme comme un "terroriste international", une "figure des opérations extérieures (...) de l'organisation terroriste étrangère Etat islamique".
D'après Washington, Himich, parti en Syrie en 2014 pour rejoindre l'EI, a mis sur pied l'année suivante une "cellule de combattants étrangers européens, vivier d'auteurs d'attaques en Irak, en Syrie et à l'étranger".
Son "bataillon a pu compter à un moment 300 membres", avance la diplomatie américaine.
En outre, le centre français d'analyse du terrorisme (CAT) et une source proche du dossier en France rapportent que Abdelilah Himich "a fait son service militaire dans la Légion étrangère française pendant deux ans, période durant laquelle il a servi en Afghanistan".
Son parcours dans l'armée, à partir de 2008, expliquerait son "ascension rapide au sein de l'Etat islamique", estime le CAT.
Mais les autorités américaines vont plus loin et évoquent son rôle présumé dans les attaques de Paris et de Saint-Denis le 13 novembre 2015 (130 morts) et dans celles de Bruxelles le 22 mars dernier (32 morts) revendiquées par le groupe jihadiste.
Himich "a, selon des informations, été impliqué dans la planification des attentats", affirme un communiqué du département d'Etat, sans toutefois fournir davantage de détails sur la participation précise du Franco-Marocain aux attaques djihadistes en Europe.
D'autant que, à ce stade, il n'y a pas d'éléments sur Himich dans l'enquête judiciaire conduite par des juges antiterroristes à Paris sur les attentats du 13 novembre 2015.
Filière djihadiste de Lunel
Son nom apparaît en revanche dans l'enquête ouverte en novembre 2013 sur les départs des jeunes djihadistes de Lunel.
"Himich a eu un rôle assez important au sein de cette filière, surtout sur place en Syrie, où il aurait été à la tête du groupe des jeunes de Lunel", a expliqué la source proche du dossier en France.
Dans le cadre de cette enquête sur la filière de Lunel, Himich fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.
L'administration américaine prend très régulièrement des mesures juridiques et financières contre des individus et des organisations qualifiées de "terroristes": cela déclenche des sanctions, comme le gel d'avoirs aux Etats-Unis, le blocage de comptes bancaires et l'interdiction pour tout ressortissant américain d'être en contact et de commercer avec eux.
Parallèlement au dossier Himich, le département d'Etat et le Trésor ont aussi inscrit sur cette même liste de "terroristes internationaux" Abdullah Ahmed al-Meshedani, un Irakien membre de l'EI chargé de l'accueil de "combattants terroristes étrangers" et de "l'acheminement de candidats aux attentats suicide" et Basil Hassan accusé d'avoir tiré en février 2013 sur le polémiste danois critique de l'islam, Lars Hedegaard.
Avec AFP