Lors d'une interview lundi à l'AFP, le candidat de l'opposition Jude Célestin a affirmé qu'il ne participera pas à ce tour décisif, prévu dimanche, qualifiant le scrutin de "farce".
Ce refus de participer au vote de dimanche n'a pour autant pas encore été officiellement signifié au Conseil électoral provisoire (CEP), en charge de l'organisation du scrutin.
Malgré ce désistement potentiel, le département d'Etat américain a soutenu le processus électoral en cours, affirmant que le gouvernement haïtien avait déjà fait de "nombreuses concessions" pour assurer la participation de M. Célestin au second tour.
Le gouvernement haïtien et l'ensemble de la classe politique du pays doivent "prendre toutes les mesures nécessaires" pour transférer le pouvoir à un nouveau président élu le 7 février comme prévu, a plaidé la diplomatie américaine dans un communiqué.
"Compte tenu de la date butoir constitutionnelle du 7 février pour la prestation de serment d'un nouveau président élu, et après de nombreuses concessions pour assurer la participation de M. Célestin, le gouvernement d'Haïti et la commission électorale se préparent à tenir le second tour de la présidentielle le 24 janvier (dimanche, ndlr)", a souligné le département d'Etat.
Or "les Etats-Unis soutiennent le processus électoral ainsi que les décisions des institutions haïtiennes et des autorités électorales", ajoute le communiqué.
Initialement prévu le 27 décembre, le second tour du scrutin présidentiel a été reporté au 24 janvier, le temps pour la commission indépendante d'évaluer le processus. Cette commission avait indiqué dans son rapport que les élections tenues le 25 octobre étaient "entachées d'irrégularités".
Au premier tour du scrutin présidentiel, le 25 octobre, Jude Célestin avait recueilli 25,29% des voix, contre 32,76% pour le candidat du pouvoir Jovenel Moïse.
Lundi à Port-au-Prince, les opposants les plus radicaux au pouvoir en place ont bloqué plusieurs rues du centre-ville en réclamant la mise sur pied d'un gouvernement de transition qui aurait pour mission d'organiser de nouveaux scrutins.
Avec AFP