Selon les données de la Nasa, au moins 4191 systèmes solaires et 5630 planètes ont été confirmés depuis les années 1990. Ces exoplanètes, situées au-delà de notre système solaire, ont été détectées à l’aide de diverses méthodes, telles que le transit ou la vitesse radiale.
Difficiles à observer, elles se présentent sous une grande variété de tailles et d’orbites. Elles peuvent être rocheuses comme la Terre et Vénus, gazeuses comme Jupiter et Saturne, dominées par l'eau, la glace, le fer ou le carbone, entre autres charactéristiques.
La plupart gravitent autour d’autres étoiles, mais les exoplanètes flottantes, appelées planètes voyou, ne sont liées à aucune étoile, explique la Nasa. L'exoplanète connue la plus proche de la Terre, Proxima Centauri b, se trouve à environ 4 années-lumière de chez nous.
Les meilleurs jours de détection d'exoplanètes ont été marqués par l'accent mis sur les analyses étoile par étoile, faisant de la vitesse radiale l'une des méthodes les plus efficaces, avec par exemple la découverte de 746 mondes en mars 2018. Certaines sont trouvées grâce à une forme d'imagerie directe ou à la microlentille -lorsqu'un objet passe devant une étoile d'arrière-plan et agit comme une loupe géante.
Mais l’approche la plus réussie est la méthode de transit. Selon le Discover Magazine, les planètes en transit représentent 75 % de toutes les planètes découvertes. Beaucoup ont été découvertes par le télescope spatial Kepler de la Nasa, chargé de rechercher dans la Voie lactée des planètes de la taille de la Terre en orbite autour d’étoiles.
Une anomalie parmi des milliers d'exoplanètes
Pendant neuf années passées dans l'espace lointain, Kepler et la mission prolongée K2, ont montré que notre galaxie contient des milliards d'exoplanètes cachées, dont beaucoup pourraient être des lieux prometteurs pour la vie, souligne la Nasa.
Grâce au travail effectué sur les recensements d’étoiles, nous sommes sur le point de pouvoir connaître des détails auparavant insondables sur les planètes, que nous pourrions étudier individuellement avec des gros télescopes et une meilleure technologie optique, explique le Discover Magazine.
Parmi tous ces nouveaux mondes à scruter de plus près, WASP-193b, de très faible densité, fait la Une de l’actualité cosmique. La “planète barbe à papa” dont l'existence a été confirmée par la NASA en 2023, 50 % plus grosse que Jupiter, est très légère et moelleuse car sept fois moins dense que notre géante gazeuse! Des astronomes de l'Institut de Technologie du Massachusetts affirment que cette géante "aérienne" est principalement composée d’hydrogène et d’hélium.
Selon une étude publiée dans Nature Astronomy, elle est la deuxième planète la moins dense découverte à ce jour, après Kepler-51d, qui est beaucoup plus petite. L’équipe de recherche considère que sa densité extrêmement faible en fait une "anomalie majeure" parmi des milliers d'exoplanètes découvertes.
Initialement repérée par le réseau de télescopes Wide Angle Search for Planets (WASP) en 2009, WASP-193b est située à environ 1.200 années-lumière de la Terre.
La planète "barbe à papa", curiosité des astrophysiciens
Les observatoires WASP couvrent l’hémisphère nord et sud. Super WASP-North est dans les îles Canaries et WASP-South en Afrique du Sud. Ils utilisent huit caméras grand angle qui surveillent simultanément le ciel à la recherche d’événements de transit planétaire rares.
WASP-South a détecté des baisses périodiques de la lumière (transits) provenant de l'étoile WASP-193, dues au passage d'une planète tous les 6,25 jours. Les astronomes ont estimé la taille de la planète en mesurant la quantité de lumière bloquée à chaque transit. Dans cette étude, les chercheurs ont également utilisé les données collectées par les spectrographes HARPS et CORALIE pour mesurer la masse de la planète.
Les mesures ont conclu que la densité de WASP-193b, qualifiée de planète super-gonflée, est d'environ 0,059 gramme par centimètre cube, un petit peu plus que la barbe à papa, et beaucoup moins que celle de la Terre qui est de près de 6 grammes par centimètre cube. Selon les experts, pour gonfler autant, il faut un dépôt important d’énergie au plus profond de l’intérieur de la planète.
Les astrophysiciens disent ne pas encore pouvoir expliquer comment cette planète s’est formée. Francisco Pozuelos, astronome à l'Institut d'Astrophysique d'Andalousie en Espagne, souligne qu'ils ne savent pas où la placer dans toutes les théories de formation connues jusqu'ici, à cause de sa "valeur aberrante".
Les équipes de chercheurs comptent sur les mesures du fameux Télescope Spatial James Webb (JWST) pour révéler dans des futurs travaux les mécanismes à l’origine de cette curiosité planétaire, perle rare qui fait de la découverte des exoplanètes une science fascinante nous réservant une kyrielle de mystères à dévoiler dans les décennies à venir.
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