Les pourparlers de Genève sont les premiers depuis l'échec en 2016 d'un processus de paix qui avait duré plusieurs mois au Koweït. Mais l'absence des rebelles jette une ombre sur ces discussions avant même qu'elles ne commencent.
Le Conseil suprême révolutionnaire des Houthis a indiqué vendredi dans un communiqué que les insurgés "soupçonnaient de plus en plus la coalition (menée par l'Arabie saoudite qui intervient au Yémen en soutien au gouvernement) de chercher à (les) insulter".
Il a dit craindre que cette coalition militaire, qui a imposé un blocus aérien au pays, ne cherche à empêcher la délégation des Houthis de revenir dans la capitale Sanaa, aux mains des insurgés depuis 2015, une fois les consultations de Genève finies.
Leur avion est censé transiter par Djibouti au retour et ils semblent redouter que la coalition ne leur donne pas la permission de voler jusqu'à Sanaa.
Le Conseil rappelle dans son communiqué diffusé sur Telegram qu'après les pourparlers de Koweït en 2016, la délégation des Houthis était restée bloquée trois mois à Oman en raison du blocus aérien.
Les rebelles ont posé trois conditions pour aller à Genève où les discussions devaient initialement débuter jeudi.
Outre leur demande de pouvoir rentrer au pays, ils exigent de partir dans un avion omanais et de transférer des blessés vers Mascate, avait déclaré jeudi à l'AFP un membre de leur délégation, Hamid Assem.
Mais un membre de la délégation du gouvernement yéménite, Hamza Alkamali, a estimé que ces blessés étaient des "combattants".
"Ils disent qu'ils veulent transférer certains blessés, ce qui était acceptable. Nous avons vérifié les noms et la plupart des noms envoyés à la coalition sont des combattants", a-t-il expliqué.
Entretemps, la délégation gouvernementale à Genève s'impatiente et avait indiqué jeudi qu'elle décidera de sa position "dans quelques heures".
L'émissaire de l'ONU Martin Griffiths s'est dit conscient des "difficultés" mais a assuré qu'il continuait "de s'efforcer de surmonter les obstacles pour que les consultations puissent aller de l'avant".
La guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales, appuyées par la coalition menée par Ryad, aux Houthis, soutenus par l'Iran et qui se sont emparés en 2014 et 2015 de vastes régions du pays.
Le conflit a fait quelque 10.000 morts et entraîné la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.
Avec AFP