Plus de 313.000 cas suspects et 1.732 décès ont été enregistrés depuis le début de l'épidémie, en avril, a déclaré le coordinateur de l'aide humanitaire de l'ONU au Yémen, Jamie McGoldrick.
Les agences de l'ONU, largement sollicitées, font de leur mieux pour stopper l'épidémie, en puisant des ressources dans les programmes alimentaires, a-t-il déclaré à la presse.
"Nous sommes à court de financement, en train de déshabiller Pierre pour habiller Paul", a-t-il dit lors d'une conférence de presse téléphonique, stigmatisant le cercle vicieux d'une population affaiblie par la faim qui tombe ensuite malade du choléra.
L'effondrement des infrastructures du Yémen, après plus de deux ans de guerre entre le gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite et les rebelles chiites qui contrôlent la capitale Sanaa, a abouti à l'apparition du choléra, selon l'OMS (organisation mondiale de la santé).
Le choléra est une maladie infectieuse très contagieuse provoquée par une bactérie que l'on retrouve dans l'eau ou dans la nourriture.
La guerre civile a mis hors service la moitié des infrastructures médicales du Yémen.
M. McGoldrick a reconnu que l'ONU avait sous-estimé la virulence de cette épidémie, et confirmé qu'un programme de vaccination avait été interrompu alors que la maladie s'était déjà bien propagée.
Il a aussi demandé aux pays donateurs qui ont fait des promesses de dons de "mettre à présent de l'argent sur la table".
L'ONU elle-même a donné une aide d'urgence au Yémen, mais il reste toujours un besoin de financement de 100 millions de dollars à combler pour une aide médicale immédiate.
M. McGoldrick a aussi demandé plus de flexibilité dans la manière de dépenser les fonds, en permettant ainsi à l'ONU de payer les salaires du personnel sanitaire yéménite, dont une bonne partie n'a pas été payé depuis des mois.
"Le choléra est la crise d'aujourd'hui, la famine est celle de demain", a-t-il ajouté, estimant que quelque 500.000 Yéménites pourraient y être confrontés dans un futur proche si rien n'était entrepris.
Selon le PAM (Programme alimentaire mondial des Nations Unies), deux tiers des 17 millions de Yéménites ne savent pas de quoi sera fait leur prochain repas.
Avec AFP