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Yémen: les Etats-Unis bombardent pour la première fois les rebelles Houthis


 Des membres de tribus fidèles aux rebelles Houthis, le 2 octobre 2016, Sanaa, Yémen.
Des membres de tribus fidèles aux rebelles Houthis, le 2 octobre 2016, Sanaa, Yémen.

Les Etats-Unis ont bombardé mercredi pour la première fois les rebelles Houthis au Yémen, accusés d'avoir visé avec des missiles de croisière des bateaux de guerre américains en mer Rouge.

Autorisés par le président Barack Obama, les bombardements américains ont été menés avec des missiles de croisière Tomahawk tirés par le destroyer USS Nitze, et ont visé trois stations radars sur la côte de la mer Rouge, a précisé un responsable américain.

Les Etats-Unis n'étaient pas jusqu'à maintenant intervenus militairement contre les rebelles chiites Houthis.

Soutenus par l'Iran, ceux-ci sont engagés, avec les forces de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, dans une guerre civile meurtrière contre les forces loyalistes, soutenues par une coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite.

Les Etats-Unis s'étaient bornés jusqu'alors à apporter un soutien logistique à la coalition arabe, ravitaillant en vol les avions allant bombarder le Yémen, et fournissaient également du renseignement à la coalition arabe.

Mais les tirs de missiles dimanche et mercredi sur les bateaux américains, depuis les territoires contrôlés par les Houthis, ont changé la donne et ont conduit les Américains à intervenir directement -même si les missiles en question sont tombés à l'eau, sans atteindre les navires américains.

- 'Légitime défense' -

"Ces frappes limitées de légitime défense ont été conduites pour protéger nos personnels, nos navires, et notre liberté de navigation sur cette voie maritime importante", a indiqué le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, dans un communiqué.

Elles "visaient des radars impliqués dans les récents tirs de missiles menaçant l'USS Mason et d'autres bateaux opérant dans les eaux internationales en mer Rouge et dans le détroit de Bab Al-Mandeb" entre la mer Rouge et l'Océan indien, a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis "répondront à toute nouvelle menace sur nos navires et sur le trafic commercial comme il le convient", a encore indiqué le porte-parole américain.

Mercredi, l'USS Mason avait été pris pour cible par un missile tiré depuis une zone contrôlée par les rebelles Houthis. Le missile s'était abîmé en mer avant d'atteindre sa cible.

Dimanche, l'USS Mason et l'USS Ponce avaient déjà été visés par deux missiles, qui là encore se sont perdus en mer avant de les atteindre.

Quelque jours auparavant, un navire des Emirats Arabes Unis avait été également touché et sévèrement endommagé dans la même zone, dans une attaque attribuée aux Houthis.

L'intervention américaine contre les Houthis survient alors que Washington est en train de ré-examiner son soutien à la coalition arabe, dont les frappes au Yémen sont meurtrières pour la population civile.

Samedi, des frappes aériennes ont touché une grande cérémonie funéraire dans la capitale Sanaa contrôlée par les Houthis, faisant plus de 140 morts et un demi-millier de blessés et mettant de nouveau en accusation l'Arabie saoudite pour le nombre très élevé de victimes civiles.

Furieuse, la Maison Blanche avait averti que "la coopération sécuritaire des Etats-Unis avec l'Arabie saoudite n'était pas un chèque en blanc".

Sur le plan militaire, la préoccupation majeure des Etats-Unis au Yémen est d'éviter que le chaos provoqué par la guerre civile ne favorise l'expansion d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique.

La branche locale d'Al Qaïda, Aqpa (Al-Qaïda dans la péninsule arabique), est considérée comme la plus dangereuse du réseau extrémiste.

Les Etats-Unis mènent régulièrement des frappes par drones contre les combattants d'Al-Qaïda. Des forces spéciales américaines sont notamment venues aider les forces loyalistes et des Emirats arabes unis à reprendre en avril aux djihadistes la ville de Moukalla dans le sud-est.

La guerre au Yémen a déjà fait plus de 6.700 morts et a déplacé au moins 3 millions de personnes depuis le début des frappes de la coalition arabe en mars 2015, selon des chiffres de l'ONU.

Avec AFP

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