L'organisation de défense des droits de l'Homme a indiqué dans un communiqué avoir documenté 16 cas où les autorités des Houthis, soutenues par l'Iran, ont emprisonné illégalement des personnes, principalement "pour soutirer de l'argent à leurs proches ou les échanger contre d'autres" aux mains de leurs adversaires.
"Des responsables Houthis ont traité des détenus brutalement", les frappant avec des barres de fer, des cannes en bois et des fusils d'assaut, une pratique "souvent équivalente à la torture", affirme HRW en citant d'anciens prisonniers.
Il y a eu aussi des menaces de viol contre des détenus ou des membres de leur famille de la part de responsables Houthis qui cherchaient à obtenir des informations ou des aveux, ajoute l'organisation.
Le mouvement rebelle doit arrêter de prendre des otages, libérer les personnes détenues arbitrairement, mettre fin à la torture et aux disparitions forcées et punir les responsables, demande HRW en rappelant que la prise d'otages est "un crime de guerre".
L'organisation profite de ce communiqué pour demander au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, en session à Genève, de renouveler le mandat d'un groupe d'experts sur le Yémen, chargé d'enquêter sur les abus commis par toutes les parties en conflit.
S'estimant marginalisés par le pouvoir central, les Houthis, issus de la minorité zaïdite (une branche du chiisme) très présente dans le nord du Yémen, sont entrés il y a quatre ans dans la capitale Sanaa avec la complicité d'unités militaires restées fidèles à un ancien président.
Combattants aguerris, ils ont ensuite conquis de vastes régions du nord et de l'ouest, provoquant l'intervention en 2015 d'une coalition militaire sous commandement saoudien qui a dénoncé un "coup de force" et qui cherche depuis à rétablir le gouvernement internationalement reconnu.
La guerre a fait quelque 10.000 morts, en majorité des civils, et plus de 56.000 blessés. Elle a provoqué la pire crise humanitaire du monde, trois Yéménites sur quatre étant totalement dépendants d'une aide, selon l'ONU.
Avec AFP