Un missile a touché, dimanche 10 janvier, un centre médical utilisé par Médecins sans frontières (MSF) au Yémen, faisant quatre morts et 10 blessés dans le nord de ce pays ravagé par la guerre.
Dans un communiqué, MSF a affirmé que le centre se trouvait à Razeh, dans la province de Saada (nord), une zone contrôlée par les rebelles chiites Houthis en guerre contre les forces gouvernementales soutenues par une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite.
Deux membres du personnel MSF figurent parmi les blessés et sont dans un "état critique", a ajouté l'organisation, laissant entendre que le bilan pourrait s'alourdir avec la possibilité de personnes prises dans les décombres de plusieurs bâtiments qui se sont effondrés.
Raquel Ayora, qui dirige les opérations de MSF au Yémen, a indiqué dans le communiqué que son organisation fournissait régulièrement aux belligérants les positions GPS de ses installations.
"Il n'y a aucune possibilité pour ceux qui ont des capacités de lancer des raids aériens ou de tirer des missiles d'ignorer" ce fait, a-t-elle souligné.
Troisième attaque contre MSF
Après avoir condamné l'attaque, elle a appelé à nouveau les protagonistes à la "nécessité de respecter les patients et les installations médicales".
Il s'agit de la troisième attaque contre des installations de MSF, selon le communiqué. Le 27 octobre, l'hôpital Hayadin avait été détruit par un raid aérien de la coalition arabe, dans la même province de Saada, sans faire de victime, selon elle.
En décembre, MSF avait accusé l'aviation de la coalition arabe d'avoir frappé l'une de ses cliniques mobiles à Taëz (sud-ouest), faisant neuf blessés, dont deux employés de l'organisation. La coalition arabe avait alors promis d'enquêter.
L'émissaire de l'ONU arrivé à Sanaa
Sur le plan politique, l'émissaire de l'ONU au Yémen Ismaïl Ould Cheikh Ahmed est arrivé à Sanaa pour tenter de convaincre les rebelles et leurs alliés, les partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, de reprendre les négociations de paix avec le gouvernement, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Le ministre yéménite des Affaires étrangères Abdel Malak al-Mekhlafi a indiqué samedi à l'AFP que le prochain round de ces négociations, prévu le 14 janvier, avait été reporté au 20 ou 23 janvier, à Genève, en raison selon lui "du refus des Houthis de la date du 14 janvier".
La guerre a directement affecté 80 % de la population de ce pays pauvre de la péninsule arabique et fait près de 6 000 morts depuis mars dernier.
Elle a également favorisé la montée en puissance de groupes jihadistes, dont l'organisation Etat islamique (EI) qui agissent presque à visage découvert dans le sud où ils multiplient les attentats.
Avec AFP