Cette proposition, faite par Saleh al-Sammad, président du Conseil politique suprême mis en place récemment par les rebelles et leurs alliés, intervient au moment où les combats se sont intensifiés au Yémen, y compris à la frontière avec l'Arabie saoudite, après la suspension le 6 août des pourparlers de paix tenus sans succès au Koweït, sous l'égide de l'ONU.
Le Yémen est déchiré depuis 18 mois par une guerre civile qui oppose les rebelles Houthis, alliés aux fidèles de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, aux forces loyales au chef de l'Etat Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues par une coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite.
Dans son offre, M. Sammad demande à Ryad "un arrêt de l'agression terrestre, aérienne et navale, une cessation des raids aériens et la levée du blocus imposé à notre pays, en échange d'un arrêt des opérations de combat à la frontière et des tirs de missiles en territoire saoudien" par les rebelles.
Le dirigeant houthi, dont le Conseil politique n'est pas reconnu par la communauté internationale, a appelé "l'ONU et les Etats épris de paix à exercer des pressions sur le régime saoudien pour qu'il saisisse cette offre".
Il a en outre proposé une amnistie générale aux "combattants qui se sont rangés aux côtés de l'agression", en allusion aux forces pro-Hadi.
Fin août, l'émissaire de l'ONU au Yémen Ismaïl Ould Cheikh Ahmed avait souligné que le retour à un cessez-le-feu dans ce pays était "essentiel" pour espérer reprendre des négociations autour d'un nouveau plan de paix.
Une nouvelle trêve devra marquer "la fin de toutes les opérations militaires terrestres, aériennes et navales" ainsi qu'une "désescalade complète le long de la frontière du Yémen avec l'Arabie saoudite", avait-il expliqué devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a pour sa part proposé récemment une initiative de paix au Yémen. Celle-ci prévoit la participation des Houthis, accusés d'être soutenus par l'Iran, à un gouvernement d'union nationale, en échange de leur retrait de Sanaa et de larges zones du nord du Yémen et la remise des armes lourdes à une tierce partie.
Le conflit au Yémen, qui a généré une grave crise humanitaire, a fait en 18 mois plus de 6.600 morts et déplacé au moins trois millions de Yéménites, selon l'ONU.
Avec AFP