L’Américain est un organisateur de safari de grande chasse au Zimbabwe. Il comparaîtra avec un Zimbabwéen pour avoir abattu Cecil, le lion vedette du grand parc national de Hwange, protégé par des organisations de conservation de la nature.
Cecil, un mâle de 13 ans remarquable par sa crinière noire, portait un collier GPS dans le cadre de recherches financées par l'université d'Oxford, selon l'association Zimbabwe Conservation Task Force (ZCTF) qui affirme que le client de cette expédition illégale de chasse à l'arc est un Américain, originaire du Minnesota, dans le nord des Etats-Unis.
Un animal mort aurait été attaché à un véhicule pour attirer le lion Cecil en dehors du parc, après qu'il ait été repéré de nuit à l'aide d'un spot lumineux.
Le chasseur aurait tiré sur Cecil à l'aide d'un arc, le blessant sans le tuer, avant de l'achever d'un coup de fusil après quarante heures de traque, selon l'ONG qui ajoute le chasseur américain aurait payé 50.000 dollars à son intermédiaire.
Pour l'heure, les autorités zimbabwéennes de protection de la nature ont seulement incriminé deux Zimbabwéens: Theo Bronkhorst, dont la famille a une société spécialisée depuis 1992 dans les grandes chasses de léopards, dans le nord du Zimbabwe, et Honest Trymore Ndlovu, propriétaire de la ferme où la dépouille du lion a été retrouvée au début du mois.
"La licence de chasse de Theo Bronkhorst a été suspendue avec effet immédiat", ont précisé dans leur communiqué les autorités du parc (ZPWMA) et l'association des opérateurs de safari (SOAZ), qui ajoutent que le trophée du lion (sa tête avec la peau) a été "confisqué".
"Theo Bronkhorst, un chasseur professionnel de la société Bushman Safari est soupçonné d'avoir tué un lion mâle muni d'un collier à la ferme d'Antoinette dans la réserve de Gwayi, district de Hwange le 1er juillet 2015", précise le communiqué.
Zane Bronkhorst, son fils, titulaire d'un permis chasse professionnel, est également recherché, soupçonné de complicité.
Le tribunal compétent est celui des Chutes Victoria, la célèbre station de l'est du Zimbabwe d'où les touristes partent souvent sillonner le parc de Hwange, le plus grand du pays.
"Il semble que le chasseur se soit entendu avec M. Ndlovu pour tuer le lion", alors qu'aucun des deux hommes "n'avait de permis justifiant la chasse de l'animal", selon le communiqué officiel, qui ne mentionne pas la présence d'un riche touriste étranger, contrairement à de nombreux médias anglo-saxons qui se passionnent depuis quelques jours pour cette affaire.
"Le plus triste dans tout ça, maintenant que Cecil est mort, le lion suivant dans la hiérarchie, Jericho, va probablement tuer tous les petits de Cecil afin de placer sa propre progéniture auprès des femelles comme le veulent les règles sociales normales parmi les lions", s'est lamenté l'ONG.
La chasse n'est autorisée que dans les réserves privées, selon certains quotas, mais pas dans les parcs nationaux comme Hwange.
Avec AFP