Ces dernières semaines, plusieurs opposants au président Emmerson Mnangagwa ont été arrêtés pour avoir appelé à une manifestation, interdite pour cause de pandémie de coronavirus, dénonçant la corruption et la crise catastrophique que traverse le pays.
Parmi eux figurent le vice-président du principal parti d'opposition du pays, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), Job Sikhala, le chef du petit parti Transformer le Zimbabwe, Jacob Ngarivhume, ou le journaliste et lanceur d'alerte Hopewell Chin'ono.
La célèbre écrivaine Tsitsi Dangarembga a elle aussi été interpellée puis remise en liberté sous caution.
"Le Covid-19 ne doit pas servir de prétexte à une restriction des libertés fondamentales des citoyens", écrivent les diplomates dans un communiqué.
"Les libertés de la presse, d'opinion et de réunion sont universellement reconnues comme des droits fondamentaux et sont garanties par la Constitution du Zimbabwe", insistent les ambassadeurs du Canada, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Norvège, de Pologne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis.
Leur lettre regrette également "la rhétorique inutile et les accusations" du régime contre ses opposants, la société civile et les diplomates étrangers.
En juin, le parti au pouvoir avait qualifié de "voyou" l'ambassadeur américain Brian Nicholls pour avoir critiqué des arrestations d'opposants.
Installé à la tête du Zimbabwe depuis le coup de force de l'armée qui causé la chute de Robert Mugabe en 2017, Emmerson Mnangagwa est lui aussi dénoncé pour ses pratiques autoritaires et son incapacité à sortir son pays de la crise économique.