Le magistrat a rejeté la demande des avocats du pigiste zimbabwéen de 37 ans, affirmant que l'État avait fourni suffisamment d'éléments à charge. L'affaire doit désormais être jugée lors d'un procès en bonne et due forme, où M. Moyo devra présenter des témoins. Avant la demande de relaxe le mois dernier, le tribunal n'avait entendu que cinq témoins cités par l'accusation.
"Malheureusement, le magistrat a estimé que l'État avait apporté suffisamment de preuves pour que Jeffrey Moyo puisse être mis en cause", a déclaré son avocate Kathleen Mpofu à l'issue de l'audience, se disant prête à "présenter nos propres témoins pour contester ces accusations".
Arrêté en mai, puis libéré sous caution trois semaines plus tard, M. Moyo est accusé d'avoir obtenu pour Christina Goldbaum et Joao Silva, journalistes travaillant aussi pour le NYT, de fausses accréditations pour un reportage d'une semaine.
La Zimbabwe Media Commission (ZMC), qui délivre les accréditations aux médias, a affirmé que les journalistes s'étaient vu refuser l'autorisation de travailler dans le pays, n'ayant pas obtenu l'approbation écrite du ministère de l'Information, comme c'est la pratique habituelle.
La défense avait contesté cet argument, affirmant que la ZMC, organisme autonome, pouvait prendre des décisions indépendantes sans interférence gouvernementale.
Le Zimbabwe entretient depuis longtemps des relations épineuses avec la presse étrangère, dont elle a interdit le travail au début des années 2000, pendant de longues périodes, obligeant les journalistes à demander une accréditation pour chaque mission. La loi a depuis été abrogée, mais la réglementation reste en vigueur.