RioZim a fait état de "graves difficultés", provoquées par les restrictions à la possession de devises étrangères édictées par la Banque centrale du pays et aggravées par un taux de change fixe.
Les exportateurs d'or ne sont autorisés à convertir que 70% des revenus de leurs ventes en monnaie étrangère, le reste étant libellé en dollars zimbabwéens. Et le taux interbancaire est fixé à 25 dollars zimbabwéens pour un dollar américain, alors que les marchés et les fournisseurs appliquent un taux de 80 dollars zimbabwéen pour un dollar américain.
"En conséquence, l'entreprise n'est plus en mesure de faire face à ses dépenses opérationnelles, étant donné qu'elle doit payer ses factures d'électricité et d'essence en dollars", a expliqué RioZim dans un communiqué. Une partie des salaires des employés est également réglée en dollars américains.
"Nous n'avons pas suffisamment de devises étrangères pour financer nos opérations, encore moins pour développer nos activités", a-t-elle ajouté.
RioZim doit également faire face à des factures impayées, de l'ordre de 5 millions de dollars.
Dans ces conditions, "il est impossible de continuer la production de lingots", a souligné l'entreprise, qui a placé toutes ses mines d'or en "mode maintenance", jusqu'à ce qu'une "solution viable" soit trouvée.
Le Zimbabwe est plongé depuis une vingtaine d'années dans une terrible crise, marquée par un taux de chômage de plus de 90%. Le pays a renoué récemment avec les pénuries de produits alimentaires, de carburant, de médicaments ou encore d'électricité, et une inflation à trois chiffres.
Le gouvernement a réintroduit il y a un an le dollar zimbabwéen, abandonné en 2009 au profit notamment du dollar américain quand sa devise avait perdu toute valeur à cause d'une hausse des prix vertigineuse.
Mais, malgré les efforts des autorités, la valeur du nouveau dollar zimbabwéen s'est effondrée par rapport à celle du billet vert.