Au cours d'une conférence de presse dans la capitale française où il était de passage, M. Kebzabo, président de l'Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), lui aussi candidat au scrutin présidentiel, a déclaré : "Dans le passé, Idriss Déby n'a jamais été élu démocratiquement : il a toujours eu recours à la fraude, mais cette fois ce ne sera plus possible".
Suite à la distribution l'an dernier de cartes électorales biométriques, "les fraudes aux cartes électorales multiples, qui ont souvent eu lieu dans le passé, devraient être marginales", a-t-il estimé. "Reste donc pour le régime la fraude dans les bureaux de vote".
"Pour empêcher cela, l'opposition va mobiliser ses forces pour gérer les bureaux de vote et être présente partout. Si nous gérons bien les bureaux de vote, nous pensons que Déby ne passera pas le premier tour", a-t-il affirmé.
Il a estimé que le Tchad connaissait "une situation explosive, dans un climat politique extrêmement tendu" et "qu'en cas de fraude électorale massive, que l'on peut craindre, les Tchadiens ne resteront pas calmes et sereins. Ils ne vont pas accepter n'importe quel résultat. En cas de fraude, il y aura une grave crise post-électorale".
Président d'un groupe parlementaire avec neuf députés à l'Assemblée nationale, M. Kebzabo a le statut de chef de file de l'opposition.
Il a été deux fois candidat aux élections présidentielles en 1996 et 2001, où il était arrivé troisième face au président Déby Itno, arrivé au pouvoir en 1990 par la force et lui aussi candidat au scrutin d'avril.
Saleh Kebzabo avait boycotté les élections de 2006 et 2011. Avant de rejoindre l'opposition, il a été ministre du président Déby Itno à plusieurs reprises de 1993 à 2001.
Avec AFP