Ni obsession du "grand accord", ni "patience stratégique": le président américain a rejeté les approches de ses deux prédécesseurs directs, Donald Trump et Barack Obama.
Mais au-delà de formules très générales sur la nécessité d'une approche "souple", le flou domine.
Et, au moment où le monde a les yeux rivés sur Israël, la Maison Blanche a clairement laissé entendre qu'il ne fallait s'attendre à aucune annonce spectaculaire à court terme sur le front nord-coréen.
"Il est peu probable que nous rendions publics les détails de notre stratégie diplomatique", a souligné, laconique, un responsable américain.
Le président sud-coréen a été l'artisan de la médiation entre Pyongyang et Washington ayant débouché sur des sommets historiques - mais sans lendemain - entre Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong Un.
Il compte mettre à profit la dernière année de son mandat pour enfin arriver à une "paix irréversible" sur la péninsule et espère que Joe Biden s'impliquera pleinement dans cet épineux dossier.
Mais comment faire revenir Pyongyang à la table des négociations? Le régime reclus a déjà dénoncé la diplomatie "hostile" et "fallacieuse" de la nouvelle administration.
- La Chine au coeur des débats -
Bien que frappé par de multiples sanctions internationales, Pyongyang a rapidement développé ces dernières années ses capacités militaires sous la direction de Kim Jong Un, procédant à plusieurs essais nucléaires et testant avec succès des missiles balistiques.
Le président démocrate envisage-t-il un tête-à-tête avec Kim Jong Un? "Je ne m'attends pas à ce que ce soit une priorité pour lui", a répondu sa porte-parole Jen Psaki.
La Maison Blanche assure qu'elle veut s'appuyer, entre autres, sur la déclaration commune du sommet de Singapour en 2018.
Ce bref document évoquait la "dénucléarisation complète de la péninsule coréenne", mais cette formulation vague avait donné lieu à des interprétations très différentes de la part des deux parties.
Preuve de l'importance de la région aux yeux de Washington, Moon Jae-in est seulement le deuxième dirigeant à être reçu en personne à la Maison Blanche après le Premier ministre japonais Yoshihide Suga.
Mais sur la Chine, l'adversaire stratégique numéro un de Washington, les discussions pourraient être plus délicates. Moon pourrait ne pas s'engager aussi loin que le dirigeant nippon dans le front uni que Washington appelle de ses voeux face à Pékin.
Dans leur communiqué commun, Biden et Suga avaient ouvertement évoqué les tensions croissantes au sujet de Taïwan, qui dénonce des actions de plus en plus hostiles de la part de Pékin.
Même exprimée de manière mesurée, c'était la première fois qu'un dirigeant japonais signait une déclaration commune avec un président américain à propos de Taïwan depuis que les deux alliés ont reconnu Pékin à la place de Taipei, dans les années 1970.
Après une rencontre dans le Bureau ovale, Joe Biden et Moon Jae-in participeront à une conférence de presse commune.
L'accès aux vaccins anti-Covid et la pénurie mondiale de semi-conducteurs devraient aussi figurer en bonne place des échanges entre les deux hommes.