Des affrontements entre groupes armés font deux morts à Tripoli

Des membres des forces armées libyennes fidèles au gouvernement basé à Tripoli participent à un défilé de remise des diplômes militaires dans la ville de Misrata, dans le nord-ouest de la Libye, le 3 mars 2022.

Des affrontements entre deux groupes armés ont éclaté lundi soir dans la capitale libyenne Tripoli, sur fond de tensions politiques exacerbées, faisant deux morts et cinq blessés, a-t-on appris de source sécuritaire.

"Des affrontements entre deux groupes armés ont éclaté vers 20H00 (18h00 GMT), faisant deux morts et cinq blessés et occasionnant des dégâts matériels", a déclaré à l'AFP un responsable à la direction de la sûreté à Tripoli ayant requis l'anonymat.

Parmi les dégâts, il y a eu un incendie dans un bâtiment "rapidement maîtrisé", tandis que la circulation est revenue "normale" dans le quartier théâtre des affrontements armés, a affirmé cet interlocuteur, sans préciser l'identité des groupes impliqués.

Selon des médias locaux, il s'agit de l'Appareil de soutien à la stabilité, affilié au Conseil présidentiel, et de la Force Nawasi qui dépend du ministère de l'Intérieur du gouvernement en exercice. Les victimes appartenaient aux deux forces, d'après la même source.

La Libye peine à s'extirper de plus d'une décennie de chaos politique et de conflits consécutifs à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, dans le sillage du Printemps arabe. Déjà miné par les divisions entre institutions concurrentes dans l'Est et l'Ouest, le pays d'Afrique du Nord se retrouve depuis début mars avec deux gouvernements rivaux, comme il l'a été entre 2014 et 2021, alors en pleine guerre civile.

Un gouvernement formé par l'ancien ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha, approuvé par le Parlement siégeant dans l'Est, est en effet en concurrence avec le cabinet en place à Tripoli, issu des accords politiques parrainés par l'ONU et dirigé par Abdelhamid Dbeibah, qui refuse de céder le pouvoir.

Le gouvernement en exercice n'a pour l'heure par commenté ces incidents. Le ministère de l'Intérieur du gouvernement rival a, lui, condamné des "affrontements inacceptables (qui) qui menacent la vie des civils".