Soudan: Les combats au Darfour occidental s'étendent à la capitale

Un soldat de la paix de la MINUAD marquant avec des branches l'emplacement d'un projectile de mortier récemment abandonné dans le camp d'Alabassi pour personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI), à Mellit, Darfour Nord, le 25 mars 2014.

Des affrontements armés ont éclaté lundi à El Geneina, capitale du Darfour occidental, selon des habitants, les combats qui se sont déroulés durant le week-end dans une ville voisine s'étant propagés à l'agglomération principale de l'ouest du Soudan.

Les troubles au Darfour, où une guerre entre rebelles et forces gouvernementales, soutenues par des milices, ont fait environ 300.000 morts et déplacé des millions de personnes au début des années 2000, s'intensifient depuis deux ans.

Au début du mois, dix-huit personnes avaient déjà été tuées à El Geneina au cours d'affrontements tribaux.

Les derniers combats ont commencé jeudi par une altercation opposant des membres de différentes tribus, selon des groupes de défense des droits humains actifs dans la région.

La situation s'est aggravée vendredi avec une attaque des milices "Janjaweed" contre la ville de Kreinik, près d'El Geneina.

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Dimanche, un deuxième assaut sur l'agglomération, qui abrite des dizaines de milliers de personnes déplacées, a fait au moins 168 morts et 98 blessés, selon le Comité de coordination pour les réfugiés et les personnes déplacées.

Les combats se sont ensuite étendus vers El Geneina, où le principal hôpital de la ville a été attaqué et quatre personnes ont été tuées, selon les syndicats de médecins.

"Depuis le coucher du soleil, nous entendons des coups de feu. Je peux les entendre en ce moment", a déclaré lundi un habitant d'El Geneina.

"Tout le monde se cache chez lui, car les combats se déroulent dans la rue et personne ne peut sortir", a-t-il ajouté par téléphone. Il a refusé d'être nommé par crainte pour sa sécurité.

Des habitants ont déclaré que les combats de lundi semblaient opposer des membres des milices Janjaweed et des groupes rebelles, reflétant le conflit du début des années 2000.

Ils n'ont vu aucun signe d'intervention de l'armée.