Le Rwanda ripostera en cas d'attaque sur son territoire à partir de la République démocratique du Congo, a assuré mardi le ministre des Affaires étrangères rwandais Vincent Biruta, sur fond de montée des tensions à la frontière entre les deux pays.
Alors que Kinshasa accuse Kigali de soutenir le Mouvement du 23 mars (M23), groupe rebelle ayant repris les armes il y a quelques mois contre les autorités congolaises au Nord-Kivu (est de la RDC), Kigali a accusé samedi un groupe rebelle rwandais installé dans l'est du Congo, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), d'avoir enlevé deux soldats rwandais lors d'une incursion sur son sol.
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Kigali - qui dément soutenir le M23 et reproche à Kinshasa de protéger les FDLR, groupe que les autorités de RDC affirment au contraire combattre - avait accusé quelques jours plus tôt l'armée congolaise et les FDLR d'avoir mené une attaque contre le territoire rwandais le long de la frontière
"Si les attaques continuent, le Rwanda aura le droit de répondre, et nous avons la capacité de répondre", a déclaré M. Biruta lors d'une conférence de presse à Kigali.
"Nous ne voulons pas la guerre, nous voulons la paix", mais, "en tant que gouvernement, nous avons le devoir de protéger la vie des Rwandais", a-t-il ajouté.
Groupe de rebelles hutu réfugiés en RDC, les FDLR ont été créées au début des années 2000, pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), et certains de leurs fondateurs sont accusés d'avoir participé au génocide des Tutsi perpétré en 1994 au Rwanda. Leur chef, Sylvestre Mudacumura, a été tué dans le Nord-Kivu en septembre 2019.
Depuis la fin de la guerre, Kinshasa a accusé régulièrement le Rwanda de soutenir des rébellions à dominante tutsi dans l'est de la RDC, ce que Kigali a toujours démenti.
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