L'Iran a commencé à retirer 27 caméras de surveillance de ses sites nucléaires à travers le pays, a déclaré jeudi le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), un organisme qui opère sous l'égide de l'ONU.
Pour Rafael Mariano Grossi, directeur général de l'AIEA, ce geste pourrait porter un "coup fatal" à l'accord nucléaire conclu en 2015 sous la présidence de Barack Obama mais qui est tombé en lambeaux depuis le retrait des États-Unis à peine trois ans plus tard, sous l'administration Trump en 2018.
Depuis, les experts signalent que Téhéran enrichit de l'uranium à un niveau proche de la qualité militaire.
La décision de désactiver les caméras intervient un jour après que le conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique a censuré Téhéran pour ne pas avoir fourni d'"informations crédibles" sur le matériel nucléaire artificiel découvert sur trois sites non déclarés dans le pays.
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M. Grossi a déjà averti que sans les caméras, l'Iran pourrait fabriquer des centrifugeuses et les détourner vers des lieux inconnus.
Pour sa part, le gouvernement iranien n'a pas immédiatement admis qu'il retirait les 27 caméras, bien qu'il a auparavant menacé de prendre des mesures plus sévères. Les médias d'État ont, quant à eux, diffusé jeudi des images montrant des ouvriers en train de débrancher deux caméras de l'AIEA.
"Nous espérons qu'ils reviendront à la raison et répondront à la coopération de l'Iran par la coopération", a déclaré mercredi Behrouz Kamalvandi, un porte-parole du programme nucléaire iranien, au sujet des fonctionnaires de l'AIEA. "Il n'est pas acceptable qu'ils fassent preuve d'un comportement inapproprié alors que l'Iran continue de coopérer".
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Les pourparlers à Vienne sur la relance de l'accord sont au point mort depuis avril. Depuis l'échec de l'accord, l'Iran utilise des centrifugeuses de pointe et son stock d'uranium enrichi augmente rapidement, selon des experts.
Les experts en non-prolifération avertissent que l'Iran a suffisamment d'uranium enrichi à 60 % pour fabriquer une arme nucléaire si les dirigeants décidaient de le faire.
Jusqu'ici, Téhéran insiste sur le fait que son programme est à des fins pacifiques, bien que les experts de l'ONU et les agences de renseignement occidentales affirment que l'Iran avait un programme nucléaire militaire jusqu'en 2003.