La pénurie du carburant persiste dans les grandes villes nigérianes

Le manque de carburant oblige certains automobilistes à se tourner vers le marché noir malgré ses prix exorbitants.

Au Nigeria, pays producteur de pétrole, la rareté et la cherté du carburant devient de plus en plus problématique pour de nombreux habitants.

Plusieurs stations-services d'Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, sont actuellement fermées. C'est le cas à la station de Shaffa, dans le quartier de Jayi, qui d'habitude fonctionne tous les jours: depuis quelques temps, les activités sont à l'arrêt. Un peu plus ln, à Djiaby, la station-service est bien ouverte, mais là, la file d’attente est très longue.

"Cette crise de carburant est grave, très grave, râle Hamza, chauffeur de taxi. Nous produisons le pétrole nous-mêmes, comment expliquer que nous faisons face à cette crise ?"

Une crise que vit la capitale fédérale depuis février. Et il ne s'agit pas seulement d'Abuja: la rareté du carburant à une période de hausse mondiale des prix du brut secoue certains États.

Sur le plan économique, les effets de cette pénurie de carburant sont désastreux: des clients doivent patienter plusieurs heures pour espérer avoir de l'essence.

"Je devais être au travail en ce moment, mais je suis encore ici dans la file d’attente à la recherche de carburant, se lamente Umar Musa. Tous les jours, c’est le même problème, nous ne savons pas ce qui se passe réellement."

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Pour leur part, les détaillants affirment que c'est le coût élevé du transport de l’essence qui est principalement à l'origine de la pénurie. Ils dénoncent aussi la promesse faite par la Compagnie pétrolière nationale, la NPC, qui maintient qu'il n'y aura pas d'augmentation des prix à la pompe malgré les exigences de l'offre et de la demande.

"L'essence est réglementée, le gouvernement veut que nous vendions à 165 nairas le litre, explique Akin Akinrinade, un responsable de l’Association nationale des commerçants indépendants du pétrole. Mais entre le prix auquel on achète l'essence et les coûts de transport, on est déjà à 170 nairas..."

Le manque de carburant dans plusieurs stations services de la capitale fédérale oblige certains automobilistes à se tourner vers le marché noir et ses prix exorbitants. Une activité qui attire désormais de nombreux jeunes Nigérians sans emploi comme Mubarak Useni.

"Il n'y a pas d'emplois au Nigeria, dit-il. La majorité d’entre nous ne travaille pas, donc c’est une opportunité. Nous cherchons juste de quoi manger, c’est pourquoi nous vendons de l’essence dans la rue. Il vaut mieux faire ça que d’aller voler."