Hôte de ces pourparlers organisés par l'Union africaine (UA), la présidence sud-africaine avait annoncé, à l'ouverture des discussions le 25 octobre, qu'elles s’achèveraient dimanche. Mais lundi, la porte-parole de la Commission de l'UA, Ebba Kalondo, a indiqué à l'AFP qu'"aucune limite de date n'avait été fixée aux pourparlers".
Lire aussi : Que peut-on attendre des négociations de paix sur le conflit au Tigré?"Les pourparlers se poursuivent aujourd'hui" lundi, a déclaré à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un diplomate informé des discussions, qui a refusé de donner d'autres détails notamment sur d'éventuelles avancées. Les parties "sont très strictes sur la confidentialité", a-t-il ajouté.
Une source proche de la délégation tigréenne, sous couvert d'anonymat, a annoncé à l'AFP que les pourparlers devraient se tenir jusqu'à mardi. Peu de détails ont filtré jusqu'ici sur le contenu et les éventuels progrès des discussions, en direction d'une cessation des hostilités sollicitée par l'UA et l'ONU.
Depuis le début des discussions, les combats continuent au Tigré, où progressent depuis mi-octobre les troupes fédérales éthiopiennes, épaulées par l'armée érythréenne et par les forces et milices des régions de l'Amhara et de l'Afar voisines. Soutenus par des bombardements d'artillerie et aériens, l'armée éthiopienne et ses alliés se sont emparés récemment de plusieurs villes d'importance de la région rebelle.
La guerre a commencé en novembre 2020 quand le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée au Tigré pour déloger les autorités régionales, issues du Front de libération du peuple du Tigre (TPLF), qui contestaient son autorité depuis des mois et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires.
Le TPLF a dominé la coalition au pouvoir en Ethiopie durant 27 ans, avant d'être progressivement marginalisé par M. Abiy quand celui-ci est arrivé au pouvoir en 2018.
Le bilan du conflit, marqué par d'innombrables exactions et qui se déroule largement à huis clos, est inconnu. La presse n'a pas accès au nord de l'Ethiopie et les communications y fonctionnent de façon aléatoire, rendant impossible toute vérification indépendante. La guerre a déplacé plus de deux millions d’Ethiopiens et plongé des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.