Syndicats, associations et partis de gauche avaient appelé à un "raz de marée populaire" pour conjurer une nouvelle victoire du Rassemblement national (RN, extrême droite) les 30 juin et 7 juillet, après son triomphe dimanche aux européennes qui a conduit le chef de l'Etat à dissoudre l'Assemblée nationale.
Dans la foule où les autorités ont dénombré 250.000 personnes dont 75.000 à Paris (640.000 selon le syndicat CGT), les manifestants ont exprimé leur peur que l'extrême droite ne s'impose avec Jordan Bardella, 28 ans, comme Premier ministre, dans une cohabitation avec le président Macron.
Ces chiffres sont très en deçà de la mobilisation du 1er mai 2002 quand plus d'un million de personnes avaient manifesté pour dire "non" au Front national après la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle.
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Les mêmes slogans ont résonné dans les quelque 200 cortèges dans le pays : "Bardella casse toi, la République n'est pas à toi", "la jeunesse emmerde le Front national", "pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers".
"Maintenant ça peut arriver", s'inquiétait Florence David, 60 ans, formatrice de 60 ans, dans le cortège parisien.
"On est potentiellement dans un moment de bascule de la démocratie", a estimé Marylise Léon, la cheffe de la CFDT, l'un des cinq syndicats qui appelaient à la mobilisation, à deux semaines d'un scrutin surprise qui secoue violemment la vie politique en France.
Alors que l'Euro de football a démarré vendredi soir en Allemagne, l'attaquant de l'équipe de France Marcus Thuram a appelé à "se battre pour que le RN ne passe pas", une prise de position rare pour un sportif de haut niveau.
Pour barrer la route à l'extrême droite, les principaux partis de gauche (la gauche radicale de La France Insoumise, les socialistes et les Ecologistes) ont réussi en hâte à s'allier autour d'un programme et de candidats communs malgré leurs divergences sur l'Ukraine ou Gaza.
L'alliance du Nouveau Front populaire a connu ses premières tensions samedi après la décision de LFI de ne pas réinvestir des opposants au chef de file du parti, Jean-Luc Mélenchon.
Les élus mis à l'écart ont dénoncé "une purge". D'autres ont déploré qu'Adrien Quatennens, proche de ce leader de la gauche radicale, ait lui été réinvesti alors qu'il a été condamné en 2022 pour violences conjugales.
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